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Extraction aurifère au Ghana: comment une mobilisation citoyenne préserve la forêt?

Cette année, l'actualité environnementale a été souvent marquée par des reculs politiques. Et ce alors que partout dans le monde, de plus en plus de citoyens et de citoyennes se mobilisent pour protéger le climat et ainsi le vivant sur notre planète. Pour celles et ceux qui ont douté en 2025 de l'impact que peuvent avoir leurs mobilisations, il existe un exemple à suivre : celui du Ghana.



Extraction aurifère au Ghana: comment une mobilisation citoyenne préserve la forêt?
Au Ghana, le gouvernement a abrogé en début de ce mois de décembre une loi minière controversée. Cette loi permettait au président d'approuver l'exploitation aurifère dans les 288 réserves forestières du pays au titre de « l’intérêt national ». De cette manière, dans plus d'une douzaine de ces zones écologiquement très sensibles, des licences pour des mines d'or avaient été délivrées. Quand l'information est rendue publique début 2023 par des organisations environnementales « la société civile, presque tout le pays, s'est soulevée à l'unisson pour dire : vous ne pouvez pas toucher à la forêt comme ça ! », raconte Daryl Bosu, vice-président de l'ONG A Rocha Ghana.
 
Accra a écouté après une menace de grève
« C'était le début d'un mouvement sans précédent au Ghana : des ONG, des réseaux de scientifiques, des alliances de citoyens, les médias, le Conseil des évêques catholiques menaient des actions, organisaient des manifestations, menaient des dialogues avec les agences gouvernementales et le parlement, se souvient Daryl Bosu. Mais le point de bascule, c'était le moment où les syndicats ont menacé de lancer une grève générale dans tout le pays et où les professeurs d'université du Ghana ont menacé de manifester. C'est là que le gouvernement a commencé à écouter. Je pense que nous avons montré que lorsque la société civile travaille ensemble, nous pouvons réellement déplacer des montagnes. »
 
La ruée vers l'or dont regorge le sous-sol ghanéen cause depuis des années la destruction des écosystèmes forestiers. Cette destruction est devenue inacceptable pour la population. « L'exploitation minière n'a pas sa place dans nos réserves forestières. Parce que nos forêts livrent des services indispensables à tous les citoyens ghanéens qui l’ont bien compris. Elles améliorent le climat, garantissent notre approvisionnement en eau et jouent un rôle essentiel en tant qu'habitat pour la biodiversité. Nous avons besoin de ces services fondamentaux pour garantir notre bien-être et notre sécurité », explique le défenseur de l’environnement.
 
Des défis demeurent
Des défis demeurent toutefois : comment imposer l'interdiction de l'exploitation minière dans les forêts ghanéennes ? Comment venir notamment à bout de l'orpaillage illégal ? Comment permettre aux mineurs artisanaux de trouver des moyens de subsistance alternatifs ? Mais après la victoire de l'abrogation de la loi minière, Daryl Bosu est optimiste pour la suite : « Pour en arriver là, il faut également un gouvernement à l'écoute. Je ne cherche pas à défendre le gouvernement. Je tiens juste à l'encourager à continuer d'écouter la société civile. Car ensemble, nous pouvons bâtir un pays meilleur et durable pour nous tous. »
 
ONG, scientifiques, syndicats et simples citoyens pensent déjà à l'après : forts du succès de cette première mobilisation environnementale populaire, ils veulent maintenant mettre le cap sur des mesures d'adaptation au changement climatique.

RFI

Lundi 29 Décembre 2025 - 16:25


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