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FESMAN : On n’a pas entendu parce qu’on n’a pas attendu !



FESMAN : On n’a pas entendu parce qu’on n’a pas attendu !
La presse des jours passés a rappelé que le chef de l’Etat n’est pas pour le moment satisfait relativement à la communication pour le prochain festival mondial des arts nègres (FESMAN). Le Président n’a pas manqué de demander aux organisateurs : «d’expliquer le festival pour que chaque sénégalais soit sensibilisé et se sente concerné et impliqué». Est-ce qu’un tapage médiatique surtout à travers les télévisions peut pousser les sénégalais à s’approprier le festival ?

Le contexte économique et social très difficile ne milite pas en faveur d’une telle appropriation. Le risque, c’est de se retrouver dans un festival avec juste les personnes directement concernées c’est-à-dire les artistes et autres organisateurs. Ces derniers sont déjà très nombreux, sur une affiche du FESMAN, on peut lire : «du 1er au 14 Décembre, plus de 3000 artistes du monde entier se réunissent pour faire du Sénégal, la capitale du monde noir». Mais il faut dire qu’il en est toujours ainsi. Des domaines comme la musique, le théâtre et la danse dans les quartiers peuvent drainer des foules et les vernissages et autres expositions vont rester l’affaire de quelques personnes.

Parlant de la communication, disons que l’émetteur est présent, le message est là bien clair mais le récepteur (la population) a peut-être la tête ailleurs. Nous avons peut-être bien entendu l’appel mais nous aimerions peut-être entendre autre chose ! A partir de ce 1er juillet le prix de l’électricité va augmenter, on voulait entendre le contraire, des pères de familles vont démarrer une grève de la faim, on voulait entendre le contraire… On veut juste dire avec tous ces problèmes sociaux que les priorités sont peut-être ailleurs. C’est le débat autour de la nécessité d’engloutir tous ces milliards dans ces projets culturels : monument de la renaissance africaine, place du millénaire, place du souvenir, grand théâtre…

La presse souligne aussi : «ailleurs des gens vivent à l’heure du FESMAN». Ils n’ont pas peut-être nos soucis et ce serait des moments de vacances chez les «nègres».

Reparlons communication avec le nouveau ministre de la communication. Il a exprimé : «la nécessité d’aller de l’avant dans le cadre de la réorganisation de la communication gouvernementale». Le ministre trouve que c’est un sujet «complexe» mais l’essentiel c’est de dire et de faire voir la vérité, le reste n’est que débat stérile autour de certains concepts. Sinon il s’agira de beaucoup parler mais on ne va pas entendre parce que ce n’est pas ce qu’on attend.

Comme cette fille qui donnait rendez-vous à son petit ami derrière les grilles de leur fenêtre. Pour signaler sa présence, le jeune homme tapait un morceau de cailloux sur la fenêtre. Un jour avant son arrivée, le père de la fille est venu s’installer dans le salon en lisant tranquillement son journal. Au bruit de la nouvelle action du garçon, la fille sursauta croyant que le père va découvrir le plan.

Notre professeur de philosophie qui nous racontait l’histoire a dit que : «le père n’a pas entendu parce qu’il n’a pas attendu !».
NDIAGA DIOUF, Journaliste.
ndiagadiouf2005@yahoo.fr


Ndiaga Diouf

Mercredi 1 Juillet 2009 - 19:08


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