Fraude sur l’âge des joueurs africains : Saër Seck dénonce un "consensus mou"

Le président de l’institut Diambars ne se lassera jamais de s’insurger contre la fraude sur l’âge pratiquée par une large frange des joueurs africains. Selon Saër Seck qui est, par ailleurs vice-président du Comité National de Normalisation (CNF), «la fraude sur l’âge dans le milieu du football constitue aujourd’hui un frein pour le développement de ce sport». Pour lui, «le Sénégal doit donner le bon exemple à toutes les fédérations africaines. Je pense que ce n’est pas quelque chose de simple». Mais, a-t-il expliqué, «il faut comprendre que ce n’est pas une bonne base pour la construction de notre football. Et même si l’Afrique domine toutes les compétitions en petite catégorie nous voyons les limites quand nous passons aux compétitions officielles».

En tout état de cause, Saër Seck a décidé de ne pas faire partie de ce «consensus mou», de le dénoncer et de demander à l’ensemble des dirigeants, à l’ensemble des parents, à la FIFA, et à la CAF que «nous arrêtions de fermer les yeux sur une évidence qui nous crève les yeux».

Il a ainsi tenu à faire savoir qu’en respectant l’âge normal, «l’Afrique mettra une décennie à reconstruire des équipes qui vont être compétitives mais en ce moment-là, on pourra être ambitieux et avoir des prétentions pour gagner des coupes du monde et des jeux olympiques en catégorie sénior et pas seulement chez les jeunes».

Les «bons» résultats de l’institut Diambars

Les dirigeants de l’institut Diambars ont fait face à la presse ce mercredi 10 juin pour faire le bilan des activités du centre de formation qui existe maintenant depuis 2003. Le parrain de l’Institut Diambars, Adjoviboco Jean Marc, son président, Saër Seck et Patrick Vieira qui est un des initiateurs de ce projet ont estimé que le bilan est bon et satisfaisant. «On est très satisfait de la progression de nos joueurs. Quand on travaille dur, la satisfaction se traduit par les résultats», a déclaré le milieu de terrain de l’Inter de Milan, Patrick Vieira. Parmi les 108 jeunes que comptait l’institut Diambars au début, 7 sont actuellement en Europe pour une carrière professionnelle ou scolaire alors qu’un a été exclu pour des raisons disciplinaires a fait savoir Saër Seck.

Jean Marc Adjoviboco a souligné que «chaque année, le centre fait des tournées en Espagne, en France et en Norvège pour permettre aux enfants de s’ouvrir au monde professionnel. L’objectif est surtout de permettre à des jeunes qui avaient des difficultés scolaires de réussir».