Gestion de l’ANOCI: Wade lave Karim et mouille Baldé

Abdoulaye Wade se fait l’avocat de son fils. Le président de la République a, lors d’une interview accordée à la voix de l’Amérique peint un tableau idyllique de son enfant par ailleurs ministre d’Etat, ministres des Infrastructures, des transports aériens, de l’aménagement du territoire et de la coopération internationale, mais aussi président de l’ANOCI. «Karim est un expert. Il est l’un des meilleurs experts non seulement sénégalais mais africain. C’est un banquier qui était dans une banque très importante à la city de Londres. C’est un homme qui a des relations que personne n’a aujourd’hui en dehors de moi avec les pays arabes qui sont quand même les sources qui donnent l’argent aujourd’hui», a déclaré le président de la République du Sénégal. Tout ceci étant, a-t-il ajouté, «je lui ai donné un ministère important pour qu’il puisse drainer des ressources vers le Sénégal. Il l’a prouvé avec l’OCI. En gérant l’OCI, il a amené 430 milliards francs CFA. Je l’ai nommé parce que c’est un homme capable».

Wade blanchit Karim

Le chef de l’Etat ne s’arrête pas en si bon chemin. Il s’en est pris aux détracteurs de son fils ou aux citoyens qui dénoncent la gestion nébuleuse de l’ANOCI. «Les gens qui l’accusent et qui le dénigrent sont des gens de mauvaise foi parce que dans cette gestion, il y a un commissaire aux comptes et puis Karim n’est pas le gestionnaire, il y a un ordonnateur, on en touche pas (je le considère comme mon fils d’ailleurs) simplement pour s’attaquer à moi, on attaque Karim. Karim n’a aucun rôle à jouer dans la manipulation de l’argent». Abdoulaye Wade lave ainsi son fils de tout soupçon ou accusation. «Il y a aussi un conseil de surveillance dans lequel figure des journalistes qui lui a donné un quitus comme le commissaire aux comptes. Ensuite, il a présenté ses comptes devant l’Assemblée nationale et devant le Parlement, tous les représentants unis qui lui ont donné un quitus qui l’ont félicité». Avant de poursuivre : «Alors qu’il ait des gens qui critiquent maintenant, c’est normal c’est la démocratie».

«Le président Bush, si son père n’était pas président…»

Sur les velléités de dévolution monarchique du pouvoir, le président Abdoulaye Wade s’est d’abord interrogé : «est-ce que j’aurais été le premier homme à souhaiter que son fils soit au pouvoir ?». A ce sujet, il a fait remarquer : «le président Bush, si son père n’était pas président, il ne serait jamais président des USA et beaucoup d’autres». Après ces remarques, il tente de couper court aux supputations et commentaires en cours sur sa détermination à installer son fils au pouvoir. «Mais je n’ai pas dit, personne ne m’a entendu dire que je veux mettre mon fils au pouvoir. Pour l’instant je le fais travailler parce que je connais ces compétences et il a prouvé ces capacités. Je vais vous rassurer, je ne mettrai jamais quelqu’un au pouvoir, cela ne me frôle même pas l’esprit. Si aujourd’hui je dois me retirer, j’organiserai des élections libres et démocratiques. Je n’utiliserai pas l’article 35 d’Abdou Diouf ou un autre système qui consiste à nommer un vice-président et dire après, je m’en vais, c’est mon vice-président qui assure l’intérim. Je n’utiliserai pas ces artifices. J’organiserai des élections libres et transparentes», a expliqué Abdoulaye Wade. Il a, en outre, indiqué «maintenant Karim est un citoyen, s’il veut se présenter, il se présentera».