Comme en 2010 lors de l’élection présidentielle, l’étape de la centralisation des résultats dans les communes et les circonscriptions est un travail lent, minutieux et complexe. Après une nuit et une journée de travail, les délégués et les responsables sont épuisés et doivent ménager des temps de repos.
A ce facteur humain s’ajoute une relative désorganisation : procès verbaux mélangés, cas litigieux qu’il faut trancher. On observe aussi une certaine mauvaise foi comme à Ratoma où les délégués de partis opposés ont débattu pendant plusieurs heures à propos d’une enveloppe de procès verbaux déposée à la Commission sans que le représentant ait signé la feuille d’émargement.
La crainte de fraudes
Dans l'attente des résultats, l'opposition dit craindre des fraudes et relève attentivement chaque anomalie observée. Elle note la bonne affluence dans les bureaux de vote du pays et souhaite que des solutions collectives puissent être imaginées pour éviter les litiges.
Lansana Kouyaté, ancien Premier ministre et actuel président du Parti de l'espoir pour le développement national (PEDN), dit redouter un hold-up électoral. « Il y a des bribes d'informations qui sont remontées et qui ne nous donnent pas un total conforme,assure-t-il. Maintenant, cela se confirme de plus en plus : il y a eu par endroits des bulletins de voite additionnels. »
Jean-Marie Doré, leader de l'Union pour le progrès de la Guinée (UPG) et ex-Premier ministre, donne des exemples de dysfonctionnements dans son fief, la Guinée forestière, et souhaite que des arrangements soient trouvés. Car sinon, pense-t-il, la colère poussera les gens à réagir. « Je souhaite que la sagesse conduise les autorités de la Céni et du gouvernement - puisqu'on a le sentiment qu'ils travaillent en tandem -, à trouver des solutions collectives qui évitent de mettre les gens dans la rue », confie-t-il.
Cette étape du processus de compilation des résultats étant cruciale, les partis politiques sont particulièrement vigilants. Chacun soupçonne le voisin de vouloir faire annuler des résultats sous des prétextes plus ou moins justifiés. Comme les chefs de l’opposition ont du mal à communiquer avec la direction de la Commission électorale, c’est bien souvent les ambassadeurs occidentaux qui sont appelés à jouer les médiateurs pour calmer les esprits.
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