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Intégration africaine, pèlerinage, sécurité et passeports : les grandes annonces du MAESE pour le budget 2026



Le projet de budget 2026 du Ministère de l’Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur est arrêté à la somme 67 580 448 358 de FCFA en autorisations d’engagement (AE) et 64 968 948 358 de FCFA en crédits de paiement (CP), selon rapport de présentation du projet de budget de ce département ministériel.
 
Présentant ce budget à l’Assemblée nationale, le ministre Cheikh Niang a rappelé les nouvelles orientations de la diplomatie sénégalaise, qui selon lui, placent l'intégration africaine et le panafricanisme au cœur de l'action diplomatique nationale.
 
La CEDEAO et les organisations régionales
 
Interpellé en commission sur une revitalisation des organisations régionales, notamment la CEDEAO, l'UEMOA et l'Union africaine, ainsi qu'à la réintégration des pays de l'Alliance des États du Sahel (AES), le ministre a exprimé le souhait que cette réintégration se concrétise le plus rapidement possible.
 
Concernant la CEDEAO, il a plaidé en faveur d’une approche constructive pour le recentrage de l'institution, sur la base du respect des règles et principes que l'organisation s'est elle-même fixés.
 
S'agissant de l'organisation du pèlerinage, le ministre a rappelé l'obligation pour les voyagistes privés de respecter leurs engagements contractuels. Il a souligné la nécessité d'une application rigoureuse des sanctions à l'encontre des agences défaillantes.
 
 
Concernant la proposition de recrutement d'étudiants arabophones pour accompagner les pèlerins, le ministre a reconnu la pertinence de cette approche, la maîtrise de la langue arabe constituant un atout majeur dans les pays du Golfe.
 
Par ailleurs, Cheikh Niang a informé que le projet de construction du complexe diplomatique à Bamako est tributaire de la mobilisation des ressources financières nécessaires. Il a indiqué que ce projet comme l’ensemble des constructions diplomatiques et consulaires s'inscrit dans le cadre de l'Agenda 2050 et constitue une priorité nationale.
 
Sur les difficultés rencontrées par certaines familles sénégalaises concernant la transcription des actes de naissance de leurs enfants, notamment dans les pays exigeant la mention obligatoire des deux parents, il a annoncé l’organisation prochaine d'audiences spéciales afin d'apporter des solutions appropriées à ces situations particulières.
 
Revenant sur la question des écoles sénégalaise à l’étranger, il dira que des concertations sont actuellement en cours avec le ministère de l'Éducation nationale afin d'évaluer la faisabilité technique et financière de ce projet.
 
Concernant la convention de sécurité sociale avec la France, Cheikh Niang a rappelé que les modalités actuelles sont dictées par le texte en vigueur précisant que toute modification nécessite une révision formelle du texte. Dans cette perspective, il a indiqué que cette question sera inscrite à l'ordre du jour de la réunion de haut niveau prévue avec la partie française avant la fin de l'année. Il a également annoncé qu'une démarche similaire sera initiée avec d’autres États concernés.
 
Abordant le dossier du transfèrement des prisonniers sénégalais dans le cadre de la convention conclue avec le Royaume du Maroc, le ministre a informé que la procédure est en phase finale et devrait aboutir prochainement.
 
Par ailleurs, le ministre a annoncé la mise en place, à terme, d'une carte de rapatriement destinée aux Sénégalais de l'étranger, moyennant une cotisation annuelle modique, afin de pallier l'absence de couverture d’assurances dans certains pays d'accueil.
 
Sur les inquiétudes relatives à la sécurité de nos compatriotes au Liban, le ministre a indiqué avoir procédé à des échanges avec le consul honoraire en vue d'établir un mécanisme de veille consulaire. En cas de crise, le consul pourra activer le relais avec l'ambassade du Sénégal en Égypte, qui assure la couverture diplomatique du territoire libanais.
 
En réponse aux interrogations relatives au déséquilibre budgétaire entre les différents programmes, le ministre a précisé que son département gère quatre programmes selon une répartition équilibrée, fondée sur les résultats attendus et les ressources disponibles.
 
Il a souligné que le programme dédié à l'intégration africaine bénéficie de 18 % du budget global, entièrement consacré aux actions en faveur du continent africain, tandis que le programme de coopération bilatérale et multilatérale couvre l'ensemble des autres États et organisations internationales. Il dira donc que le continent africain dispose d’une allocation significative, voire privilégiée.
 
 
Prenant la parole à son tour, Amadou Cherif Diouf, Secrétaire chargé des Sénégalais de l’Extérieur a d’abord dressé un bilan des avancées accomplies en matière de délivrance des documents de voyage, tout en reconnaissant la persistance de certaines difficultés.
 
Extension de la durée de validité des passeports à dix ans

Ainsi, il a rappelé que lors de sa première mission en Espagne en mai 2024, les demandes de passeports déposées depuis janvier étaient toujours en attente.  Aujourd'hui, le délai de traitement a été ramené à un mois, ce qui constitue une amélioration significative. Il a également souligné l'intensification des missions consulaires, avec 31 missions organisées en 2024 et 18 déjà réalisées en 2025, soit un total de 48 interventions sur le terrain.
 
Dans la même dynamique, le Secrétaire d’Etat dira que les difficultés enregistrées sont liées à un contrat conclu en 2008 dont l'échéance est fixée à 2027. Tant que ce contrat demeurera en vigueur, certaines contraintes persisteront.
 
Par ailleurs, il a annoncé une transformation majeure à compter de 2027, avec notamment l'extension de la durée de validité des passeports à dix ans. Dans le cadre du « New Deal technologique », l'ensemble des documents administratifs fera l'objet d'une digitalisation intégrale, permettant ainsi de remédier définitivement aux lenteurs actuellement constatées.
 
Projet des « Cités de la diaspora »
 
Relativement au programme de logement destiné aux Sénégalais de l’extérieur, le Secrétaire d’État a annoncé le projet des « Cités de la diaspora » qui sera officiellement présenté le 17 décembre prochain, avec la pose de la première pierre sur deux sites pilotes. Il a ainsi réaffirmé son engagement à privilégier des actions concrètes et réalisables.
 
En ce qui concerne le financement des initiatives en faveur de la diaspora, le Secrétaire d’État fera noter des incohérences structurelles entraînant la dispersion des fonds entre plusieurs organismes.
 
Il a rappelé à titre d'illustration que 800 millions de francs CFA ont été mobilisés l'année précédente pour soutenir des projets de la diaspora, mais ces fonds ont transité par la Délégation à l'Entrepreneuriat Rapide (DER), réduisant ainsi la visibilité de l'action publique.
 
À ce titre, il a plaidé pour une centralisation de l'ensemble des financements au sein du Secrétariat d'État chargé des Sénégalais de l'extérieur, rattaché au ministère des Affaires étrangères, afin d'assurer une meilleure cohérence, lisibilité et efficacité des actions dans ce sens.
 
Répondant aux préoccupations des commissaires sur le rapatriement des corps, le Secrétaire d’État a indiqué que plusieurs offres sont en cours d'évaluation afin de proposer une solution optimale pour le rapatriement des ressortissants sénégalais. Il a souligné l'importance de tirer les enseignements des initiatives antérieures qui n'ont pas abouti, afin de mettre en place un dispositif plus fiable et pérenne.
 
S'agissant du recensement des Sénégalais de l'extérieur, le Secrétaire d'État a préconisé une approche séquentielle privilégiant l'immatriculation consulaire préalable au recensement proprement dit. Cette démarche permettra de faciliter ultérieurement le travail de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
 
Migrants disparus, BAOS et migration circulaire
 
Il dira que le processus est déjà engagé et les nouvelles cartes consulaires sont en phase de finalisation. Cependant, selon lui, deux étapes restent nécessaires avant le déploiement. Il s’agit de la négociation avec la Caisse des Dépôts et Consignations sur les modalités financières, puis l'ajustement tarifaire consécutif à la modification du code général des impôts. Le lancement effectif est prévu dans un délai de deux mois.
 
Sur un autre registre, Amadou Chérif Diouf, Secrétaire d’État, chargé des Sénégalais de l’Extérieur a évoqué la problématique des migrants disparus et victimes d'enlèvements. À cet égard, il a présenté le projet de sensibilisation développé par le Secrétariat d'État à travers les Bureaux d'accueil, d'orientation et de suivi (BAOS), visant à mieux informer les candidats à la migration sur les réalités des pays de destination. Une préparation adéquate aurait permis d'éviter de nombreuses situations dramatiques, a-t-il indiqué.
 
Évoquant la migration circulaire, le Secrétaire d'État a rappelé le déploiement des BAOS dans les 14 départements du pays et encouragé les jeunes à s'engager davantage dans ce dispositif. Il est également revenu sur l'expérience de 2007, lorsqu'un contingent de plus de 200 jeunes avait été envoyé en Espagne, dont une partie avait rompu les engagements contractuels, fragilisant ainsi la confiance avec les partenaires.
 
Il a rassuré les parlementaires que cette confiance a été restaurée, en insistant sur l'impératif du respect des conditions établies. Selon le ministre, si ces jeunes contribuent à consolider la confiance des partenaires, le Sénégal pourrait obtenir des milliers de places supplémentaires dans le cadre de ce dispositif.
 
Sur la Situation des Sénégalais en Mauritanie, le Secrétaire d’État a reconnu les difficultés rencontrées par les Sénégalais établis en Mauritanie, tout en rappelant la signature d'un accord bilatéral le 2 juin dernier, fruit des démarches menées par le gouvernement sénégalais. Il a précisé que les effets de cet accord ne seront pas immédiats, mais que le ministère poursuit ses efforts en vue d'améliorer progressivement la situation de ces ressortissants.
 
 
S'agissant de la politique de retour et de réinsertion, il a souligné le rôle central des Bureaux d'accueil, d'orientation et de suivi (BAOS) qui constitue un instrument opérationnel exerçant des missions d’accueil, de formations, d’accompagnement d'élaboration de projets entrepreneuriaux aux migrants de retour en leur facilitant l'accès au financement.

Moussa Ndongo

Samedi 29 Novembre 2025 - 23:39


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