Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Justice sociale : les éducateurs spécialisés annoncent une série de grève pour dénoncer leurs conditions de travail



Lors d'une conférence de presse tenue samedi 25 octobre 2025 au siège de la CNTS, le Syndicat National des Travailleurs en Éducation Spécialisée (SYNTES/Justice) a tiré la sonnette d'alarme sur la dégradation progressive des conditions de travail au sein de la Direction judiciaire et sociale (DGPJS). Le syndicat a dénoncé la marginalisation persistante des éducateurs spécialisés qui, malgré leur engagement sans faille auprès des enfants les plus vulnérables (enfants en danger, victimes, témoins ou en conflit avec la loi), se voient systématiquement privés d'avantages auxquels ils devraient légitimement prétendre.
 
Au cœur du conflit se trouve le décret n°2024-792, modifiant l'organisation du ministère de la Justice. Le SYNTES/Justice exige sa révision immédiate, arguant qu'il a été élaboré sans consulter les acteurs concernés et qu'il génère "beaucoup d'inquiétudes et de frustrations". Le syndicat conteste vivement l'article 52, qui réserve la nomination du Directeur général de la DGPJS aux seuls magistrats hors hiérarchie. Cette disposition est perçue comme "une rupture d'égalité des chances", le syndicat plaidant plutôt pour que ce poste soit accessible à tous les fonctionnaires de la hiérarchie A, ou, à défaut, exclusivement aux Inspecteurs de l'Éducation surveillée et de la Protection sociale.
 
Le SYNTES/Justice dénonce également de profondes inégalités salariales au sein du même statut de fonctionnaires de la Justice. Alors que certains perçoivent une indemnité de participation à la judicature de 140 000 FCFA, les éducateurs spécialisés ne reçoivent que 70 000 FCFA, une disparité que le syndicat qualifie de problème d'équité et pour laquelle il exige une revalorisation. Par ailleurs, pour des raisons d'harmonisation, le syndicat revendique un relèvement du niveau de recrutement des éducateurs spécialisés à la licence, avec un reclassement conséquent des agents en poste à la hiérarchie A2. Il réclame aussi l'inclusion des agents de la DGPJS dans la prime de 2,4 milliards de FCFA allouée à l'administration centrale.
 
Parmi les griefs soulevés, l'absence de carte professionnelle pour les nouvelles recrues a été vivement fustigée. Baba Lyssa Tine, secrétaire générale du syndicat, a pointé du doigt cette "négligence notoire" de la part de la tutelle, qui empêche les intervenants de se faire identifier correctement sur le terrain, certains pouvant exercer jusqu'à cinq ans sans posséder ce document essentiel.
 
Pour donner du poids à leurs revendications, les éducateurs spécialisés ont annoncé un calendrier serré d'actions de protestation. Celui-ci débute par le boycott des audiences pour les AEMO et des activités socioéducatives à partir du lundi 27 octobre 2025, suivi d'un sit-in devant la DGPJS le 10 novembre, d'un débrayage les 13 et 14 novembre, et culminera par une grève générale de 72 heures chaque semaine à compter du mercredi 19 novembre 2025.

Toutefois, Adji Daffe, secrétaire générale adjointe, a tempéré cette annonce en précisant que ce plan n'était "pas irréversible", laissant la porte ouverte au dialogue et indiquant que les actions seraient suspendues si les revendications étaient satisfaites.

Fatime Gueye (Stagiaire)

Dimanche 26 Octobre 2025 - 12:58


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter