Il ne reste rien, ou presque. Partout, des cendres. Des murs carbonisés. Tout a été incendié, la librairie, la salle d’étude, le théâtre, les ordinateurs. Et les Bibles.
Zaki Agaiby s’était déjà rendu dans ce centre social copte, de la ville de Fayoum : « Il y a beaucoup de dégâts. Ça me fend le cœur. Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Je ne sais pas. »
Sur l’un des murs, les assaillants ont laissé un message. « Mort à Sissi ». Et à Saïd. Saïd, le policier en civil, chargé de surveiller le lieu : « Ils sont arrivés depuis la mosquée. Ils ont bloqué toute la rue et ont arraché ces barres en fer. Ils ont cassé les portes et ils sont entrés. Ils étaient nombreux, au moins un millier d’hommes. Ils sont d’abord allés dans la bibliothèque et ils ont commencé à tout brûler. C’est clair, c’était des Frères musulmans. »
Installé autour d’un thé chez un ami musulman, à quelques kilomètres de là, Zaki rappelle que les persécutions contre les coptes ne sont pas nouvelles : « Nous sommes toujours les victimes, quelle que soit la situation politique. Ici, c’est habituel de détester les chrétiens ! Comment peut-on vivre dans un pays où notre religion est inscrite sur notre carte d’identité ? » Ce trentenaire au chômage espère que la situation des coptes s’améliorera avec le général al-Sissi. Mais il s’attend aussi à de nouvelles attaques.
| La prudence du Vatican Au Vatican, le Saint-Siège a tenu à dénoncer les violences de ces derniers jours et appelle à la réconciliation, tout en se gardant de rentrer dans le jeu politique égyptien. Une position résolument prudente. Avec notre correspondant au Vatican, Olivier Bonnel Si le pape François a plusieurs fois exprimé son inquiétude et ses prières pour que revienne la paix en Egypte, la position du Vatican n’est pas aisée pour autant face à la crise. Ce lundi 19 août, le cardinal Sandri, préfet de la congrégation pour les Eglises orientales a certes condamné les violences qui secouent le pays ; mais il a renvoyé dos à dos le terrorisme des islamistes et la répression militaire. Pour lui, l’avenir de l’Egypte ne se fera que dans le respect réciproque de toutes les religions. Pour le Saint-Siège, l’enjeu est de ne pas rester indifférent bien sûr au sort des chrétiens pris pour cible, tout en veillant à rester neutre politiquement. Une position de plus en plus difficile alors que le conflit égyptien s’est polarisé et que les responsables des différentes Eglises coptes se sont clairement rangées du côté de l’armée. Il faut dire que la guerre en Syrie est passée par là et que le soutien de certains évêques d’Orient au régime de Bachar el-Assad a souvent provoqué un malaise à Rome. Autre spécificité du dossier égyptien qui pourrait expliquer la prudence du Saint-Siège : les chrétiens locaux dénoncent une vision biaisée en Occident du conflit avec les Frères musulmans et rejettent farouchement toute ingérence étrangère. |
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