Il faisait référence à un incident qui a impliqué mercredi à Abidjan des Casques bleus à une foule hostile à Abobo (nord). L'Onuci avait alors formellement démenti avoir tiré sur la foule. « Ce n'est pas le rôle des forces de l'ONU de tirer sur les citoyens, ce n'est même pas leur rôle de faire la guerre. Leur rôle est de rassurer, or, depuis un moment, elles ne rassurent plus », affirmé Laurent Gbagbo. « Aujourd'hui, quand l'Onuci tire sur des civils, ce n'est pas normal et c'est pourquoi je demande leur départ », a-t-il dit. « Je demande vraiment le départ de l'Onuci et le départ de la Licorne qui les accompagne », a-t-il insisté. L'Onuci, composée de 9 000 hommes, est appuyée par 900 soldats français de l'opération Licorne.
La Cédéao a déjà mis « la machine en marche »
Alors que la crise a fait 179 morts ces deux dernières semaines selon l'ONU, qui pointe la responsabilité du pouvoir en place, les chances de succès de la médiation ouest-africaine paraissent minces, même si Laurent Gbagbo évoque « le temps du dialogue ».
Après un passage cette semaine à Abidjan, trois émissaires de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) doivent revenir lundi 3 janvier en Côte d'Ivoire. Les présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert) vont tenter d'obtenir le retrait du sortant.
Mais en cas d'échec, la Cédéao a averti qu'elle pourrait user de la force et a déjà mis « la machine en marche », préparant des plans pour un « dernier recours » au cours d'une réunion de chefs militaires à Abuja. Ils doivent de nouveau plancher sur la question mi-janvier au Mali. De « nouveaux pas » seront décidés d'ici mardi, a déclaré le chef de l'Etat nigérian Goodluck Jonathan, président en exercice de la Cédéao.