La pression a contraint Ansar al-Charia à plier bagage. Alors que les combats faisaient rage, des habitants s'en sont pris aux membres locaux du mouvement, qui a choisi d'évacuer.
La situation reste très volatile. «Les jihadistes sont autour de la ville, avec leurs armes, et ils voudraient revenir», assure une source fiable.
Le Conseil local a dans la foulée appelé à la désobéissance civile. Une grève qui doit durer jusqu'à jeudi pour mettre la pression sur les jihadistes, mais aussi sur le pouvoir central, pour qu'il rétablisse l'ordre. Les élus tentent en parallèle de lancer des négociations entre l'armée et Ansar al-Charia.
«Le gouvernement doit faire plus pour assurer la sécurité ici, réclame Abdallah Dograïm, membre du conseil local. Nous demandons à l'armée et à Ansar al-Charia de discuter. Pas forcémment de tomber d'accord sur tout mais au moins de trouver un compromis car le sang qui coûle, dans un camp comme dans l'autre, c'est celui d'un Libyen, quoi qu'il arrive.»
→ A (RE)LIRE : Affrontements entre l'armée et Ansar al-Charia à Benghazi
Benghazi, à feu et à sang
Mardi, avec la grève et le départ de la milice, Benghazi est restée calme. Reste à savoir combien de temps la situation durera dans cette ville où chaque jour apporte son lot d'attentats et d'assassinats.
«Qu'est-ce qu'ils peuvent faire ?, s'interroge un habitant à propos des autorités. Attaquer par la force ? S'ils réclament les armes, ca va finir en bain de sang. Et dans ce cas, comme toujours avec les Libyens, tout le monde va se retourner contre le gouvernement.»
Il y a une semaine, un autre bain de sang, suivi d'une vague de contestation, avait contraint plusieurs milices à quitter Tripoli, la capitale. Difficile de savoir si la même pression pourra être maintenue sur Ansar al-Charia à Benghazi.
Sachant que l'arrivée de renforts n'est pas à exclure : la milice dispose d'hommes à Ras Lanouf, Ajdabiya ou encore Derna.
Source : Rfi.fr
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