Dans les couloirs du centre de conférences de Kampala, certains délégués algériens ne sont pas tendres avec le Mali. Pour eux, c’est le maillon faible de la zone sahélo-saharienne. Non seulement ce pays a tort, à leurs yeux, de négocier avec les preneurs d’otage – sous forte pression française, il est vrai –, mais ils estiment que Bamako manque de volonté politique dans sa lutte contre le terrorisme. « Nous, en Algérie, pour combattre les islamistes, nous avons sensibilisé les populations. Mieux, dans certaines wilayas, nous avons encouragé les gens à s’armer et à monter des milices d’autodéfense », explique un diplomate algérien.
« La volonté politique, nous l’avons », réplique un délégué malien. « C’est vrai, après la chute de Moussa Traoré et la signature d’un pacte avec les rebelles touaregs, notre gouvernement a peut-être eu tort, il y a une quinzaine d’années, de démanteler un certain nombre de postes de sécurité dans le Nord. Mais aujourd’hui, l’Etat revient dans le Sahara », déclare ce diplomate. « En mars dernier, un comité de défense présidé par Amadou Toumani Touré a défini une nouvelle stratégie de lutte anti-terroriste. Il faut asphyxier les islamistes en les coupant de tout lien avec les populations locales. Il faut réinstaller des postes militaires en les couplant avec des postes de santé ». Et le délégué malien de s’interroger : « Pourquoi l’Algérie répugne-t-elle à coopérer avec nous sur le terrain dans la traque des terroristes ? ».
Qui dit vrai ? Entre Alger et Bamako, il y a eu plusieurs réunions de haut niveau ces derniers mois (ministres, chefs d’état-major, etc.). Le quartier général opérationnel de Tamanrasset, aux confins de l’Algérie, du Mali et du Niger, a même été réactivé. Mais visiblement, entre les deux pays, la confiance n’est pas encore là…
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