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Mali: appel du Haut conseil islamique à la promulgation du code de la famille

Le Haut conseil islamique du Mali (HCIM) s’impatiente face au président malien Amadou Toumani Touré qui n’a toujours pas promulgué le code de la famille révisé. Le nouveau texte, considéré comme discriminatoire à l’égard des femmes, a été adopté par les députés le 2 décembre dernier. L’organisation islamique, qui a réuni quelque 50 000 personnes ce week-end, craint de voir le texte rejeté.



Causerie avec les femmes... RFI/Sayouba Traoré
Causerie avec les femmes... RFI/Sayouba Traoré
A quelques mois des élections présidentielles, le code de la famille s’invite dans la campagne électorale…
Le rassemblement organisé par la principale organisation islamique du Mali dans un stade de Bamako, samedi 14 janvier 2011, est un avertissement pour tous les prétendants à la magistrature suprême. Le code de la famille est un sujet sensible dans ce pays à 90% musulman. Cette fois-ci, l’organisation islamique « pressent qu’il y a des gens qui veulent rejeter le code ». Joint par RFI, Mohamed Kimbiri, un des leaders de l’organisation, rappelle que le code a été voté à l’Assemblée nationale il y a plus d’un mois et qu’il n’a toujours pas été promulgué par le président de la République. L’organisation islamique appelle le président malien à promulguer la loi tout en réfutant les critiques des organisations de défense des droits de l’homme.

Mohamed Kimbiri, dirigeant du Haut conseil islamique du Mali. "il ne faut pas voir notre code avec un esprit occidental".

En août 2009, les groupes islamistes ont également rassemblé plusieurs dizaines de milliers de Maliens pour protester, cette fois-ci, contre un premier texte progressiste du code de la famille qui accordait davantage de droits aux femmes. Celui-ci excluait le mariage religieux et reconnaissait l’égalité homme/femme sur la délicate question de l’héritage. Face à la controverse et afin de « préserver la quiétude et la paix sociale dans le pays », le président malien Amadou Toumani Touré a alors décidé de renvoyer le texte à l’Assemblée nationale pour une nouvelle rédaction.

C’est ainsi que le 2 décembre dernier, les députés ont adopté un texte révisé, qualifié de « discriminatoire » par des organisations de défense des droits humains, essentiellement féminines.

Dans ce code révisé, qui doit être promulgué par le président pour entrer en vigueur, l’âge du mariage pour les femmes est passé à16 ans contre 18 ans dans le précédent texte et le mariage religieux est juridiquement reconnu.

Une autre modification : l’homme est l’unique chef de famille. L’ancien texte avait remplacé cette « puissance paternelle » par « autorité parentale », ce qui, pour beaucoup, octroyait de nouveaux droits à la femme.

Un code discriminatoire et considéré comme une « régression »

Pour es organisations de défense de droits de l’homme dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), le code voté en décembre « perpétue les discriminations » à l’encontre des femmes. Une opinion que partage Djingare Maïga, présidente de l’ONG Femmes et Droits Humains.

Jointe par RFI, elle considère que ce code est en fait « une régression » et qu’on « n’a pas le droit de promulguer la discrimination et l’injustice envers les femmes ». Elle rappelle également que le Mali est une République laïque et « qu’on ne peut pas parler de religion en tant que source de loi au Mali ». Et pour contrecarrer la puissance de mobilisation des organisations islamiques, elle appelle à la mobilisation de l’Etat et de la société civile.

Le Haut conseil islamique vient donc de se rappeler au bon souvenir du président de la République. Le nouveau code sera-t-il promulgué par le président Amadou Toumani Touré ? Le bras de fer feutré est engagé…


Mardi 17 Janvier 2012 - 08:44


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