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Mauritanie: l’opposition sceptique face aux déclarations du président



Mohamed ould Abdel Aziz a affirmé qu'il n'avait pas l'intention de briguer un troisième mandat, jeudi soir à la télévision nationale. Malgré cette assurance, l'opposition reste vigilante.
Pour plusieurs leaders de l'opposition, les déclarations du président sont ambiguës et ne constituent pas une garantie du respect de la Constitution.

Ancien Premier ministre, Yahya Ahmed Ould Waqf, se dit « perdu » en écoutant un président au discours contradictoire : « Il n’a pas besoin de dire qu’on va respecter la Constitution parce que c’est une obligation de la respecter. Mais si vous écoutez ses réponses, quand il parle en français, il parle plus ou moins clairement et quand il parle à des confrères de langue arabe, il leur parle avec un langage extrêmement ambigu ». Le député élu en tire la conclusion que le dirigeant mauritanien « ne fait qu’instrumentaliser l’Etat, ne fait que faire semblant que le peuple est avec lui, avec son parti, alors qu’en réalité il n’en est rien ».

Tawassoul balaye les attaques du chef de l'Etat

Mais ce qui retient l'attention, c'est la virulence des propos du président à l'égard d'un gros parti de l'opposition. « L'islam politique est dangereux », affirme Mohamed ould Abdel Aziz, qui pointe explicitement du doigt le parti Tawassoul. Le président menace de prendre des sanctions contre cette formation politique.

Jemil ould Mansour, l'ancien président du parti visé, relativise ces critiques. Pour lui, cela participe d'une manœuvre pour détourner l'attention de l'opinion publique : « Nous étions en concurrence sérieuse dans ces élections législatives, régionales et municipales. Et c’est pourquoi le chef de l’Etat attaque notre parti ». A ses yeux, « la question qui concerne le parti Tawassoul n’est pas importante. Le peuple mauritanien connaît le parti Tawassoul. Le pouvoir même connaît le parti Tawassoul », qui, affirme-t-il, reste sur une « ligne modérée, démocratique, ouverte ».

Ce responsable politique estime que le chef de l’Etat cherche à « ouvrir une bataille avec un parti assez important, assez gênant comme le parti Tawassoul pour essayer de créer un climat qui peut aider à violer la Constitution de nouveau. Nous ne l’accepterons jamais et le peuple mauritanien ne l’acceptera pas ».

D'après Jemil ould Mansour, Tawassoul compte multiplier les discussions au sein de l'opposition, pour « faire front uni » contre la majorité présidentielle en 2019.

Rfi

Samedi 22 Septembre 2018 - 12:58


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