La rencontre s’est déroulée le 1er septembre, deux heures à peine avant l’arrivée à Niamey d’Ibrahim Boubacar Keïta, le chef de l’État malien. Vingt-quatre heures plus tôt, Mahamadou Issoufou achevait ses deux semaines de vacances à Dandadji, son village natal, à 600 km au nord-est de la capitale.
L’agenda du président nigérien est chargé – l’effervescence politique qui règne à Niamey, à six mois des élections, n’y est pas pour rien. Réunis au sein du Front patriotique républicain, une trentaine de partis de l’opposition, des syndicats et des membres de la société civile enchaînent meetings et rencontres avec les médias, accusant le chef de l’État d’instrumentaliser la commission électorale afin de remporter la présidentielle. « L’opposition, rétorque l’intéressé, est de mauvaise foi. »
Jeune Afrique : L’opposition évoque un climat politique malsain et délétère à l’approche des élections de l’année prochaine. Qu’en pensez-vous ?
Mahamadou Issoufou : Elle est dans son rôle, mais nous avons une démocratie très dynamique, où toutes les libertés sont respectées. Il suffit par exemple de parcourir la presse locale pour se rendre compte de sa liberté de ton. Les critiques les plus acerbes, y compris contre le président, sont tolérées. C’est un indicateur fort.
Les sujets de crispation sont pourtant nombreux…
L’opposition demande la dissolution de la Cour constitutionnelle, mais nous n’en avons pas le pouvoir. D’ailleurs, quel intérêt, puisque cette Cour présente toutes les garanties d’objectivité et d’indépendance ? Seuls deux de ses sept membres sont désignés par le président de la République et par le président de l’Assemblée nationale, les cinq autres étant élus à la fois par les magistrats, les enseignants-chercheurs, le barreau et la société civile. Les partis d’opposition remettent également en question le fichier électoral. Mais là aussi, le comité mis en place est totalement indépendant. Quant au calendrier des élections, que critique l’opposition, nous n’avons pas à interférer. Il est du ressort de la Ceni [la Commission électorale nationale indépendante].
L’opposition a demandé la réunion du Conseil national du dialogue politique afin d’examiner ces points de divergence, mais en vain.
Si ses requêtes concernent les points évoqués, il n’y a pas lieu de saisir quelque organe que ce soit. Je le redis : je n’ai pas le pouvoir de dissoudre la Cour constitutionnelle et je n’ai l’intention ni de modifier la composition de la Ceni, ni d’interférer dans ses décisions. L’opposition fait preuve de mauvaise foi.
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