Tantou Taïteus est arrivé au Cameroun après avoir fui le village chrétien d’Atagara dans l’Etat de Borno. Un village que ni les autorités ni l’armée n’ont su protéger de Boko Haram. En effet, l’armée nigériane a déserté cette partie du territoire, abandonnant les populations à leur sort. Alors, Tantou Taïteus et ses amis ont tenté de se défendre avec les moyens du bord, armes blanches, arcs et flèches.
« Ils sont entrés dans le village, très tôt un dimanche, raconte-t-il, et ils ont commencé à tirer avec leurs armes. Nous les avons combattus et ils sont partis. Mais ils sont revenus un autre jour avec beaucoup plus de monde cette fois, pour nous affronter. Nous, le village d’Atatgara, nous avons nos chefs. Ils ont vite compris que nous n’allions pas gagner le combat, alors ils nous ont dit de fuir. »
Ces hommes ont fui à travers les montagnes pendant des semaines, pourchassés par les combattants de Boko Haram. Beaucoup de leurs femmes et de leurs filles n’ont pas eu cette chance. « Ils ont pris beaucoup de nos femmes. Mes voisins par exemple, leurs femmes ont été emmenées quelque part, mais nous ne savons pas où », poursuit Tantou Taïteus.
Cette histoire qui se répète à l’infini parmi les 30 000 réfugiés nigérians du Cameroun pose la question de l’attitude des autorités nigérianes. Elles n’ont ni protégé les gens de Boko Haram ni même songé à évacuer les villages.
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