Il ne s'agit pas de résultats définitifs mais d'une tendance et selon précisément les tendances qui se dégagent, Ibrahim Boubacar Keïta « a une large avance sur les autres candidats », a déclaré le ministre, le colonel Moussa Sinko Coulibaly qui s’exprimait devant la presse, à Bamako, peu avant 17H00 locales.
Pour l'instant, l’ex-ministre des Finances, Soumaïla Cissé, est deuxième, devant Dramane Dembélé, troisième. Concernant le taux de participation, « au moment où je vous parle, le taux que nous avons est de 53,5%, un taux à l'échelle nationale », a expliqué Moussa Sinko Coulibaly. A Bamako, la capitale, ce chiffre « tourne autour de 60% ».
Aucun chiffre sur les résultats eux-mêmes
A l'exception du taux de participation, le ministre de l'Administration territoriale n'a voulu fournir aucun chiffre. Il a indiqué qu’Ibrahim Boubacar Keïta disposait d’une « large avance » ; que « les écarts » avec les autres candidats étaient « importants » précisant que si ces écarts se confirmaient « il n’y aura pas de deuxième tour » fixé le 11 août.
Pressé, par les journalistes présents, de donner le pourcentage obtenu par IBK, le ministre a refusé de répondre et il a fallu également lui arracher les noms des candidats arrivés en deuxième et troisième position, à savoir Soumaïla Cissé, suivi par le candidat de l'Adema, Dramane Dembélé.
« Nous espérons pouvoir terminer le dépouillement aujourd’hui (ce mardi), au plus tard demain (mercredi) », a-t-il affirmé.
Alors pourquoi le ministère de l’Administration territoriale cache-t-il ces chiffres ? Mystère. Et pourquoi, sur la base d'un tiers seulement des résultats, anticipe-t-on qu'il pourrait ne pas y avoir de deuxième tour ? A ces questions, posées par RFI, le colonel Moussa Sinko Coulibaly a répondu par le silence.
En tout cas, cette absence de transparence - à ce stade des résultats - est incompréhensible. Est-elle destinée à préparer les esprits et l'opinion à une victoire d'IBK, dès le premier tour ? Beaucoup le pensent et en particulier, bien-sûr, ceux qui ont voté pour Soumaïla Cissé. Leurs premières réactions n’ont d’ailleurs pas tardé.
Tendances officielles contestées par le camp Cissé
Ces premières données - portant sur un tiers des bulletins dépouillés - communiquées par le ministre malien de l’Administration territoriale et qui placent, largement en tête, le candidat Ibrahim Boubacar Keïta, ont été immédiatement contestées par le coordinateur de la campagne de Soumaïla Cissé, lors d’un point de presse, à Bamako.
« Ce que le ministre a dit n’est pas proche de la vérité. (…) Ce qu’il a dit n’est pas juste. On ne sera pas d’accord », a prévenu Gagnon Coulibaly, avant de poursuivre : « Notre mandataire nous a informés qu'ils sont à 12%, au lieu du tiers » des bulletins dépouillés et la déclaration du ministre « nous a étonnés », a affirmé Gagnon Coulibaly.
« En extrapolant jusqu'à proclamer une victoire au premier tour » d'un des candidats, le ministre de l'Administration territoriale « sort de son rôle en proclamant des résultats. Nous avons des inquiétudes et nous sentons que c'est une intention de mettre le feu aux poudres. Ça peut nous amener très loin », a-t-il déclaré.
De son côté, Adama Koïta, porte-parole d'une coalition de partis, alliée à la candidature de Soumaïla Cissé, va encore plus loin et exige qu’une commission indépendante internationale prenne en main le dépouillement.
« Nous demandons ; nous exigeons la démission du ministre de l’Administration territoriale et nous demandons la mise en place d’une commission internationale indépendante du dépouillement, impartiale, puisque le ministère a montré qu’il n’est plus impartial et qu’il est là pour un candidat », a-t-il lancé.
Dans le camp d’IBK, on se défend des accusations portées par ses adversaires. « C’est vraiment déplorable que des acteurs politiques se comportent de cette manière, a ainsi réagi son directeur de campagne, Abdullaye Idrissa Maïga. Je pense que c’est grotesque de parler de tentative de hold up. Il n’y a pas de hold up, il n’y a pas de tentative, c’est la vérité des urnes ».
« L’avance déclarée à la faveur d’IBK montre tout simplement la maturité du peuple malien. Parce que cette élection participe aux solutions de sortie de la crise. Le contexte est particulier et le peuple l’a compris », a-t-il poursuivi.
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