Toute l’attention internationale et les moyens du ministère congolais de la Santé sont mobilisés pour endiguer la propagation d’Ebola. Pourtant, depuis juin, MSF alerte les autorités sur l’ampleur de l’épidémie de rougeole dans trois centres de santé autour de la ville de Goma, dite en « alerte rouge ». Plus de trois mois après, le gouvernement et l’OMS promettent une campagne de vaccination, mais d’ici là, c’est avec ses propres moyens y compris les vaccins que MSF fait vacciner quelques 80 000 enfants. Tristan le Lonquer est le coordonnateur de MSF au Nord-Kivu : « Le fait que l’épidémie d’Ebola persiste fait que les ressources du ministère sont monopolisées ou accaparées par la réponse à la maladie Ebola, et cela se fait au détriment des vaccinations routinières et puis de la réponse à d’autres épidémies. » Comme la rougeole ou le paludisme.
Face à l’ampleur des défis, les partenaires ne répondent pas suffisamment présent, regrette aussi MSF. Pour la présidente de la société civile de Beni, Noëlla Muliwavyo, c’est d’autant plus grave que la population de Beni est exsangue après cinq années de massacre. « Vous savez la situation sécuritaire donne aussi de la pauvreté, c’est pourquoi même la population de Beni a des difficultés pour se faire soigner parce qu’elle n’a plus de moyens. »
Ce qui pèse aussi sur le système de santé congolais déplore MSF, c’est qu’une partie de ses cadres ont été soit réaffectés soit débauchés par la riposte à Ebola, attirés par de meilleurs salaires.
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