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RDC: à Kamako, les expulsés d'Angola prêts à tout pour partir

A Kamako, les Congolais expulsés d'Angola se battent pour leur survie. En attendant l'assistance humanitaire qui se met progressivement en place, certains ont décidé de vendre leurs propres affaires pour acheter de la nourriture ou de quoi payer le transport pour quitter la ville et rejoindre, lorsqu'ils en ont encore, leurs familles restées en République démocratique du Congo (RDC).



A Kamako, en République démocratique du Congo (RDC), Onem Chomba, 35 ans, a soigneusement étalé sur un pagne ou accroché à des cintres de fortune une dizaine de pantalons, quelques robes, des sacs et des chaussures. Pour survivre, il ne lui reste plus qu'à vendre sa garde-robe dans la rue. « Ce sont mes propres habits et ceux de ma femme, explique-t-il. Dès que j'arrive à vendre quelque chose, je dépense tout immédiatement pour acheter un petit peu à manger ».
 
Pour lui, le jeune homme n'a gardé que les vêtements qu'il porte sur lui ce jour-là : une paire de tongs, un short en jean et un tee-shirt. « J'ai tout mis en vente, poursuit-il. Absolument tout. Ce sont les souliers que j'avais acheté 50 dollars en Angola pour les sorties. De bons souliers. Je les vends 5 dollars. A quoi bon garder ces vêtements si c'est pour mourir affamé ».
 
A ses côtés, se trouve Antoine. En Angola, il était commerçant et possédait sa propre boutique. En fuyant, il n'a emporté qu'une infime partie de sa marchandise qu'il est obligé de brader désormais. « Aujourd'hui, j'ai seulement vendu un paquet de cigarettes, raconte-t-il. Et encore, sept fois moins que ce que je l'avais payé en Angola. Mais je n'ai pas le choix ».
 
Dans une rue adjacente, Alfonsine a étalé six verres et quatre paires de chaussures sur une table en plastique. Elle se trouve à Kamako sans ressources depuis bientôt trois semaines. « Je suis enceinte et mon enfant est tombé malade, raconte-t-elle. J'ai dépensé tout mon argent dans les soins. Alors, ce matin, j'ai décidé de commencer à vendre mes affaires. SI je ne les vends pas, je vais chercher à m'endetter. Acheter de la farine à crédit pour mon fils. J'accepterai n'importe quel prix ».
 
D'autres tentent de vendre leur frigo ou leur téléviseur lorsqu'ils ont pu partir avec, mais à Kamako bien rares sont ceux qui ont les moyens de les acheter.

Rfi.fr

Dimanche 11 Novembre 2018 - 11:24


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