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Rapport Amnesty International 2012 : 22 sénégalais tués par les forces de l’ordre dont 7 à la présidentielle 2012

22 décès (de Sénégalais) occasionnés par la torture, le mauvais traitement et l'usage excessif de sévices par les Forces de sécurité pendant les 12 ans de règne du président Abdoulaye Wade, dont 8 suite à des répressions de manifestants entre 2011 et 2012. La coupe est suffisamment pleine pour qu'Amnesty international, dans son rapport annuel 2012 sur les droits de l'homme, recommande une réforme du Code de justice militaire, afin de lever les entraves aux poursuites judiciaires visant des Forces de l'ordre.



Rapport Amnesty International 2012 : 22 sénégalais tués par les forces de l’ordre dont 7 à la présidentielle 2012
Huit (8) Sénégalais tuées par des policiers et gendarmes dont sept (7) en période électorale au cours des répressions de manifestants contre la candidature de Me Abdoulaye Wade à la présidentielle de 2012. Vingt deux (22) décès occasionnés par la torture, le mauvais traitement et l’usage excessif de sévices par les Forces de sécurité pendant, les 12 ans qu’a duré le régime du président Abdoulaye Wade. Et toujours l’impunité !

Amnesty international qui épingle ainsi le Sénégal dans son rapport annuel 2012 sur la situation des droits de l’homme dans le monde, publié hier mercredi 23 mai à Dakar, établit qu’en plus de ces victimes, «plusieurs centaines de personnes sont gravement blessées par ces forces de sécurités et certains porterons les séquelles (de leurs blessures) toute leur vie durant», déplore Seydi Gassama, directeur d’Amnesty international section Sénégal.

Il poursuit en relevant que «des centaines de Sénégalais ont été arrêtés puis torturés à Tivaouane, Thiès, Ziguinchor, Kaolack et un peu partout à travers le Sénégal. Autant de crimes pour lesquels nous demandons au nouveau régime de délivrer des ordres de poursuites contre les auteurs. Nous ne pouvons pas comprendre qu’un guide religieux comme Serigne Béthio, soupçonné d’être impliqué dans les meurtres de Keur Samba Laobé, soit arrêté alors qu’un simple policier ou gendarme qui commet des choses répréhensibles par la loi ne puisse l’être sans l’aval de son ministre de tutelle. Ce n’est pas normal et les Sénégalais ne peuvent l’accepter».

Suffisant pour que Seydi Gassama, qui était l’invité de l’édition du journal de la mi-journée sur les ondes de la radio Sud Fm, recommande une «réforme du Code de justice militaire», pour, dit-il, faciliter les poursuites judiciaires à l’encontre des agents des Forces de l’ordre soupçonnés de violation des droits de l’homme. «Ce n’est pas seulement la politique qui nous opposait au régime du président Abdoulaye Wade, mais l’impunité. Un policier ou un gendarme pouvait tuer une personne sans jamais être inquiété. Nous voulons qu’il soit mis fin à tout cela. Nous lançons un appel au nouveau ministre de l’Intérieur Mbaye Ndiaye pour qu’il signe le plus rapidement les ordres de poursuite demandés contre des agents des Forces de l’ordre et la suppression des ordres de poursuites pour une égalité en droit et devant la justice entre les Forces de l’ordre et les simples citoyens».

De l’avis du directeur de la section sénégalaise d’Amnesty international, la réforme du Code de justice militaire a pour objectif de supprimer les entraves aux poursuites judiciaires, contre des agents des forces de l’ordre en ce sens que des autorités politiques ne sont pas toujours enclines à signer des ordres de poursuite quand il s’agit de demander l’ouverture d’enquêtes. A l’en croire, malgré le nombre et la gravité des cas dénombrés, très peu d’entre eux ont connu des poursuites ayant abouti à des condamnations requises contre les auteurs. Les entraves ou vétos aux poursuites judiciaires visant ces agents de sécurité sont particulièrement passés par là, durant les 12 ans de règne du président Abdoulaye Wade, note Seydi Gassama qui a invité  à une réforme du Code pénal, afin de « criminaliser la torture ».

Seydi Gassama qui dénonce «la répression érigée en mode de gouvernance par le régime d’Abdoulaye Wade», invite les autorités à doter l’observatoire des lieux de privation de liberté de moyens pour lutter efficacement contre la torture. «L’Observatoire des lieux de privation de liberté a été nommé en janvier 2012. Mais, les ressources mises à sa disposition ne lui permettent pas de s’acquitter de sa mission. Le gouvernement doit prouver sa volonté de lutter efficacement contre la torture, en allouant des ressources adéquates à cet observatoire». La balle est dans le camp des nouvelles autorités.
 
Avec Sudonline


Jeudi 24 Mai 2012 - 11:05


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