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Rapport CENTIF 2024 : plus de 4 milliards FCFA de flux suspects dans le secteur extractif et 62 dossiers transmis à la justice



Le Rapport d’activités 2024 de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) met en lumière plusieurs dossiers sensibles liés au secteur extractif. Ces affaires concernent aussi bien l’exploitation minière artisanale que les circuits financiers opaques qui y sont associés.


Selon la CENTIF, les enquêtes ont permis d’identifier des flux suspects estimés à plus de 4 milliards de FCFA. Ces montants proviennent de transactions bancaires jugées atypiques et disproportionnées par rapport aux revenus déclarés des acteurs mis en cause.


Un des schémas décrits dans le rapport concerne des individus opérant dans l’orpaillage artisanal, qui effectuaient des dépôts réguliers en espèces sur leurs comptes bancaires. « Les montants enregistrés étaient largement supérieurs aux revenus issus de leurs activités déclarées », note le rapport. Dans certains cas, ces dépôts étaient suivis de transferts rapides vers l’étranger, notamment vers des pays de transit connus pour le commerce de métaux précieux.


La CENTIF relève également l’implication de sociétés de négoce soupçonnées de servir de couverture à des opérations de blanchiment. Ces structures, parfois récemment créées, présentaient des flux financiers massifs, sans justification économique claire. « Les éléments recueillis laissent penser à des pratiques de dissimulation d’avoirs issus d’activités illicites », précise le document.


Le rapport attire aussi l’attention sur la sous-déclaration de production aurifère dans certaines zones, facilitant l’intégration de l’or issu de contrebande dans les circuits formels. Cette pratique alimente des réseaux transnationaux de blanchiment, où l’or devient un vecteur de dissimulation et de transfert de fonds.


Face à ces risques, la CENTIF souligne la nécessité d’un renforcement de la vigilance dans le secteur extractif, particulièrement sensible aux flux financiers illicites. Elle recommande aux établissements financiers de redoubler de prudence dans la gestion des comptes liés aux acteurs de l’exploitation minière, en particulier dans les zones frontalières.


« Le secteur extractif reste vulnérable aux activités criminelles en raison de l’importance des flux en espèces, de la difficulté de traçabilité et de l’implication d’acteurs transnationaux », souligne la CENTIF.


Le rapport rappelle enfin que les dossiers traités ont été transmis aux autorités judiciaires pour des suites appropriées. En 2024, la CENTIF a, au total, transmis 62 dossiers représentant 102,19 milliards de FCFA aux juridictions compétentes, dont plusieurs liés directement ou indirectement aux activités minières.



Mercredi 17 Septembre 2025 - 20:50


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