Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Soudan du Sud: confusion autour d’un envoi de forces spéciales par l’Ouganda

L’Ouganda a-t-il réellement envoyé des troupes à Juba ? La question se pose alors que Kampala et le gouvernement sud-soudanais s’affrontent sur deux versions contradictoires. Dans la matinée du mardi 11 mars, le chef des forces armées ougandaises, Muhoozi Kainerugaba, a annoncé l'envoi de forces spéciales à Juba, officiellement pour « sécuriser » la capitale sud-soudanaise. Mais coup de théâtre : Juba dément catégoriquement leur présence. Un flou qui soulève des interrogations sur les véritables intentions de Kampala.



Ce n'est pas une mission de paix, mais une opération de sécurisation, insiste l'armée ougandaise mardi 11 mars, dans la matinée. Les forces spéciales, envoyées à Juba il y a deux jours, sont censées stabiliser la capitale sud-soudanaise et protéger les citoyens ougandais et étrangers qui se trouvent sur place.
 
Ce déploiement intervient alors que les tensions s'intensifient au Soudan du Sud : le gouvernement de Salva Kiir a arrêté deux ministres et plusieurs hauts responsables militaires proches de Riek Machar, et de nouveaux affrontements ont eu lieu dans l'État du Haut-Nil, si bien que l'ONU juge la situation « alarmante » et craint un effondrement de l'accord de paix de 2018 conclu après cinq ans de guerre civile et près de 400 000 morts. Elle est d'ailleurs au cœur d'une réunion virtuelle de l'IGAD (l'Autorité intergouvernementale pour le développement) ce 11 mars.
 
Le porte-parole de l'armée ougandaise, Felix Kulayige, reste évasif sur ce déploiement. Interrogé sur le démenti du gouvernement sud-soudanais, il élude la question : « Suis-je censé commencer à rivaliser avec le gouvernement du Soudan du Sud ? » Felix Kulayige refuse ensuite de préciser si les troupes ougandaises ont été envoyées ailleurs qu’à Juba. « Je ne sais pas, et je n’ai aucun commentaire à faire à ce sujet. »
 
Ce flou alimente les interrogations sur les véritables motivations de Kampala. Officiellement, l’armée ougandaise affirme être intervenue pour stabiliser la situation et protéger ses ressortissants. Mais pourquoi Juba refuse-t-elle d’admettre ce déploiement ?
 
Muhoozi Kainerugaba, fils du président Yoweri Museveni et chef des forces armées ougandaises, a pourtant affiché son soutien à Salva Kiir, affirmant sur X que toute action contre le président sud-soudanais serait perçue comme une déclaration de guerre par l’Ouganda. Un alignement avec Juba qui contraste avec la position officielle du gouvernement sud-soudanais.
 
Ces zones d’ombre renforcent les accusations d’ingérence visant Kampala, déjà critiquée pour ses interventions militaires au Soudan du Sud, en 2013 et 2016. Une implication qui pourrait aggraver la crise, alors que l’ONU redoute un effondrement de l’accord de paix de 2018, conclu après cinq ans de guerre civile et près de 400 000 morts.

RFI

Mercredi 12 Mars 2025 - 09:30


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter