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Soudan: l’inquiétude des organisations de défense des droits de l’homme

La FIDH et l'ACJPS (African Centre for Justice and peace Studies) lancent un appel à l'Union africaine.Les deux ONG demandent à l'organisation panafricaine d'envoyer au Soudan une commission d'enquête pour évaluer l'ampleur de la répression des manifestations contre le régime qui durent depuis le 23 septembre 2013. Selon la FIDH, 800 personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette répression qui a fait au moins 170 morts. L'ONG fait état de cas d'exécutions extrajudiciaires.



Soudan: l’inquiétude des organisations de défense des droits de l’homme

Les ONG ont recueilli de nombreux témoignages sur la situation dans le pays et sur la répression pendant les manifestations. Selon Florent Geel, responsable Afrique à la FIDH, des témoins ont vu dans des morgues des cadavres avec des blessures par balles à la tête : «Il semblerait que des policiers ou des agents de l’Etat aient arrêté un certain nombre de personnes et les aient exécutées sommairement. Ça révèle une certaine forme de radicalisation de cette répression. Ce qui laisse à penser qu’on est dans une volonté, de la part du pouvoir soudanais, de contrôler à tout prix une situation qui demeure de plus en plus incontrôlable pour eux».


Le cas d'une employée de la Banque mondiale


Parmi les arrestations, il y a le cas de Dalia el-Roubi, une employée de la Banque mondiale au Soudan. Elle a été interpellée lundi à son domicile par huit officiers des forces de sécurité. Ils ont également saisi une caméra et un appareil photo numérique. Son l’époux de Dalia el-Roubi, Abdelrahmane Elmahdi, une de ses amies, Rayan Shaker, qui participe aussi à la contestation, a été arrêtée en même temps, mais aucune raison n'a été donnée pour les deux arrestations. Une situation qui exprime à elle seule le caractère excessif de cette répression pour Florent Geel. « Ce niveau de radicalisation est extrêmement inquiétant et le fait de s’attaquer à ces personnes, y compris cette femme employée de la Banque mondiale, démontre que le régime est monté d’un cran, dans cette volonté de se sauver à tout prix ».
 

■ ANALYSE sur l’origine de la grogne sociale


Fin septembre, le président Omar el-Béchir avait annoncé la levée des subventions sur les carburants. Cette mesure a mis le feu aux poudres. La fin des subventions a provoqué une augmentation de 60% du prix des carburants. Le chef de l’Etat a défendu cette mesure, unique solution selon lui pour empêcher un effondrement de l'économie et juguler l'inflation. Un avis que ne partage pas Hassan Bachir, doyen de la faculté d'économie de Khartoum : «Notre inflation provient des coûts de production et non pas de la forte consommation. Cette décision n'aura donc pas d'effet positif sur l'inflation, au contraire. Ce sont des mesures d'austérité extrêmement dures et insoutenables pour l'économie soudanaise qui subit une forte stagnation. Les coûts de production vont augmenter pour tout le monde : les agriculteurs, les petits industriels, les professionnels du transport. Le coût des services aussi va augmenter. Pour bloquer l'inflation, il faut que le Soudan s'entende enfin avec le Soudan du Sud. Alors le pétrole arriverait de nouveau sans problème jusqu'à nous et dans deux ou trois ans, le Soudan pourrait retrouver le chemin de la croissance».


Rfi.fr

Jeudi 3 Octobre 2013 - 13:15


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