L’annonce vendredi après-midi de la levée du couvre-feu ce samedi matin est intervenue quelques heures à peine après que le Conseil de l’Europe ait exigé d’Ankara que des observateurs soient autorisés à pénétrer dans la ville ; ce n’est certainement pas une coïncidence. Le gouverneur a en tous cas annoncé cette décision en se félicitant de ce que l’opération visant à effacer les tranchées et les barricades dressées par la population s’était achevée avec succès.
Mais la nuit dernière a encore été le théâtre de sérieux bombardements, et un homme a encore été abattu. Ce samedi matin, les habitants n’osaient pas descendre trop vite dans la rue, craignant d’être pris pour cible par des tireurs embusqués de la police, jusqu’à ce qu’une délégation du parti pro-kurde HDP entre dans la ville. Alors, la population, privée de tout pendant une semaine, et toujours sans électricité et sans eau, s’est précipitée vers le four à pain de la ville. Vendredi également, la maire de Cizre, élue avec 83 % de voix en mars 2014, a été démise par le ministre de l’Intérieur pour un « appel au soulèvement armé » qu’elle dément fermement.
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