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Giulio Andreotti : Décès du monstre politique italien, 'Le Divin', à 94 ans

Giulio Andreotti, sept fois président du Conseil et figure emblématique de l'histoire politique italienne, est décédé lundi à l'âge de 94 ans, ont annoncé les médias italiens. Son allure frêle, les bras proprement collés, légèrement voûté, Il Divo ("Le Divin") semblait aussi insensible à la douleur de la maladie qu'aux différentes attaques judiciaires qu'il a dû affronter pendant toute sa carrière.



Giulio Andreotti : Décès du monstre politique italien, 'Le Divin', à 94 ans
Véritable pilier de la politique italienne de l'après-guerre, né le 14 janvier 1919 à Rome, Giulio Andreotti "l'inoxydable" peut se targuer d'avoir été l'un des hommes politiques européens les plus actifs. Sa longévité aux plus hautes fonctions du pays fait de lui un ogre politique aussi craint que respecté. Pour autant, il avait eu ces derniers temps des ennuis de santé et a dû être hospitalisé en août 2012 pendant plusieurs jours pour une arythmie cardiaque. Selon les premières informations émanant des médias transalpins, Andreotti est décédé aux alentours de 10h du matin, ce lundi 6 mai. Ses derniers mois, ses absences pendant l'élection du président de la République (un poste qu'il a longtemps brigué, en vain), interpellent à nouveau les observateurs.
Sa carrière politique débute pendant la guerre et l'exercice fasciste de Benito Mussolini. Durant ces années noires, Andreotti monte en puissance au sein de la Démocratie chrétienne, son parti. Il devient proche d'Alcide de Gasperi, illustre président du Conseil, pendant huit mandats de 1945 à 1953. Des premières lois à base de censure, comme celle qui permettait de ralentir la pénétration du cinéma américain, à ses postes ministériels, Giulio Andreotti impose sa droiture. Doué de répartie, Andreotti brillait dans l'art de la rhétorique. L'une des plus célèbres, "le pouvoir n'use que ceux qui n'en ont pas" est devenue un proverbe en Italie. Une phrase fameuse queFrancis Ford Coppola  reprendra, comme pour lui rendre une sorte d'hommage, dans Le Parrain III.
Le cinéma italien ne manquera d'ailleurs pas d'évoquer Giulio Andreotti. En 2008, Paolo Sorrentino brosse de lui un portrait glacial et remporte le Prix du Jury au Festival de Cannes. Campé par un sublime Toni Servillo, Giulio Andreotti et son histoire, ses troubles judiciaires, ses liens avec la mafia ou encore la loge P2 (une loge maçonnique impliquée dans plusieurs affaires criminelles italiennes dont l'assassinat du journaliste Mino Pecorelli pour lequel Andreotti sera poursuivi) sont revisités. Ce portrait de cinéma, qui ne verse jamais dans le procès d'intention, permet de comprendre le personnage mystérieux et implacable que fut Giulio Andreotti, y compris dans ses dernières années habitées par l'ambition d'accéder à la présidence du Sénat et ses diverses condamnations avortées par la prescription ou son immunité parlementaire (il était depuis 1991 sénateur à vie). De son vivant, Giulio Andreotti a constamment défié ses nombreux ennemis. "Vous trouvez toujours le coupable dans les romans policiers, mais pas toujours dans la vraie vie", disait-il.
 

Purepeople

Lundi 6 Mai 2013 - 17:35


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