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Burkina Faso: Macky Sall a rencontré le général Diendéré

Après le coup d'Etat de jeudi 17 septembre, les hommes du Régiment de la sécurité présidentielle (RSP) sont toujours en place à Ouagadougou. Malgré cette surveillance, des manifestants se sont rassemblés aux abords de l’aéroport pour accueillir la médiation et lui rappeler qu’ils rejettent les putschistes. Sur place, RFI a pu constater que le président sénégalais Macky Sall, également président de la Cédéao, a rencontré le général Gilbert Diendéré.



Des manifestants réunis à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 18 septembre 2015. REUTERS/Joe Penney
Des manifestants réunis à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 18 septembre 2015. REUTERS/Joe Penney

13h : Le président sénégalais Macky Sall a rencontré le général putschiste, Gilbert Diendéré, rapporte l'envoyé spécial de RFI à Ouagadougou, Guillaume Thibault.
Macky Sall est arrivé ici à Ouagadougou vers 12h45 (TU). Avec lui dans l’avion, le ministre des Affaires étrangères, son conseiller diplomatique et son chef d’état-major particulier.

On a vu Macky Sall pendant deux heures très concentré dans l’avion qui essayait de faire un point précis de la situation. Les autorités sénégalaises, Macky Sall est là aussi en tant que président de la Cédéao, veulent faire attention à ce qui est dit justement à l’arrivée de cette délégation.
« Tout est sur la table », a confié à RFI dit l’un de ses conseillers. La priorité, un seul rendez-vous est pour l’instant calé : Macky Sall veut rencontrer le responsable de l’Union africaine, le responsable de la Cédéao et le responsable des Nations unies.

Ensuite l’idée serait de rencontrer les responsables de ce coup d’Etat, mais également les autorités de la transition, les autorités politiques et la société civile. Tout cela peut prendre énormément de temps. Au moment où nous parlons, Gilbert Diendéré et Macky Sall sont dans une salle de l’aéroport, dans le salon d’honneur, en train de discuter. Tout va se dérouler ensuite dans l’après-midi mais l’un des conseillers de Macky Sall a été clair : « Nous ne savons pas pour combien de temps nous sommes ici. »

 

Quelle libération pour le président Kafando ? L'ambassadeur de France à Ouagadougou, Gilles Thibault, confirme sur Twitter sa libération, précisant qu'« ilva bien ». « Il est à son domicile officiel », a fait savoir le général Diendéré. En revanche, « le Premier ministre Isaac Zida est toujours en résidence surveillée, mais sa libération pourrait intervenir aussi », a précisé le militaire.

Cependant, Cherif Sy, président du Parlement de transition, nuance cette libération : « en réalité, le président, son excellence Michel Kafando, a été déplacé du palais de Kosyam où il était séquestré et mis en résidence dans son domicile officiel. Il n'est pas libre de ses mouvements ni de s'exprimer. Le Premier ministre est toujours détenu là-bas avec un certain nombre de ministres. »

Les tentatives de rassemblement ont repris depuis ce vendredi 18 septembre au matin. Dans plusieurs quartiers de la ville, des jeunes ont barricadé la rue et brûlé des pneus, mais les soldats du régiment de sécurité présidentielle multiplient les patrouilles pour disperser les manifestants.

La place de la Nation est aux mains des soldats du RSP. La police et la gendarmerie nationale sont présentes à l’aéroport international de Ouagadougou pour empêcher d’éventuelles manifestations.

Des libérations contredites

Les responsables de la transition méfiants quant aux annonces du CND. Chérif Sy, le président du Parlement de transition affirme que le président de transition Michel Kafando n’a pas été libéré mais placé en résidence surveillée par le RSP.

« Ce n’est pas vrai, c’est absolument faux. En réalité, le président, son excellence Michel Kafando, a été déplacée du palais de Kosyam, là où il était séquestré, et mis en résidence à son domicile officiel. Il n’est pas libre de ses mouvements, il n’est pas libre de s’exprimer. »

Par ailleurs, Chérif Sy confirme une information diffusée un peu plus tôt sur l’antenne de RFI par Guy Hervé Kam, le porte-parole du Balai citoyen concernant le ministre Bagoro, à savoir la mise en résidence surveillée d’autres ministres. Selon le président du Parlement de transition, il est impossible de joindre Michel Kafando via le téléphone « puisqu’il n’a pas eu le droit de s’exprimer. Le Premier ministre est toujours détenu là-bas avec un certain nombre de ministres. »

Les attentes de la Cédéo

Ce vendredi matin, le compte twitter du président sénégalais Macky Sall le montrait en costume sombre, assis dans l'avion qui doit le conduire dans la capitale burkinabè. Avec ces simples mots  « en route pour Ouagadougou ».

Dans quel esprit le président en exercice de la communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest s'apprête-t-il à engager cette médiation ? « Nous exigeons que les forces de défense et de sécurité se soumettent à l’autorité politique » écrivait-il jeudi, après l'annonce de l'arrestation du président, du Premier ministre et de plusieurs ministres.

Puis, un peu plus tard « Nous sommes engagés, avec la Cédéao, l'UA et l'ONU, à tout mettre en œuvre pour le parachèvement réussi de la transition au Burkina Faso. »

Boni Yayi, le président béninois serait, lui aussi, attendu à Ouagadougou, pour mener cette médiation aux côtés de Macky Sall. Le ministre béninois des Affaires étrangères a indiqué à la télévision nationale que l'objectif était « de parvenir à un retour à une vie constitutionnelle normale, à la libération du président et du Premier ministre qui sont otages, et à la libération de tous les ministres ».



Vendredi 18 Septembre 2015 - 14:15


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