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Egypte: un cinquième anniversaire de la révolution sous haute sécurité

Ce 25 janvier marque le cinquième anniversaire de la révolution égyptienne qui a abouti à l'abandon du pouvoir par l'ex-président Hosni Moubarak. Mais comme depuis deux ans, ce qui aurait dû être une célébration est devenu une journée de haute tension.



La célébration du 25 janvier a commencé par un feu d'artifice avec l'explosion spectaculaire d'un gazoduc du nord-est du Delta. De quoi refroidir encore plus les Egyptiens qui depuis 2014  prient pour que le 25 janvier se passe sans catastrophe majeure, analyse Alexandre Buccianti. Même si cette date est inscrite dans la Constitution comme « révolution du 25 janvier », de nombreux partisans de la théorie du complot continuent à accuser Israël et les Etats-Unis d'avoir télécommandé le soulèvement.

Les figures de proue de cette révolution sont aujourd'hui en prison comme le blogueur Alaa Abdel Fattah, ou ont préféré l'exil comme Mohamed el Baradei, prix Nobel de la paix qui fut à la tête du mouvement qui a conduit à la chute du président Mohamed Morsi, en 2013.

La majorité des Egyptiens, aidés par les médias, pensent que le 25 janvier a provoqué une catastrophe économique et sécuritaire dont ils ne sont pas encore sortis. Et comme le dit un tweet sarcastique qui a fait le tour du net : « Célébrer le 25 janvier provoque l'impuissance chez les hommes et un surpoids chez les femmes ».

 
 

Policiers et militaires dans le centre du Caire

Aucune célébration officielle n'accompagnera donc les cinq ans de la révolution égyptienne. Au contraire, la population est priée de rester chez elle, rapporte François Hume-Ferkatadji. La station de métro de la place Tahrir est fermée et un important dispositif policier et militaire a été mis en place dans le centre-ville du Caire.

Pour prévenir tout mouvement de contestation, la police veille depuis plusieurs semaines à décourager ceux qui seraient tentés de descendre dans la rue. Les policiers passent dans les appartements pour les fouiller de fond en comble. Ce jeune ingénieur informatique, encore un peu perturbé, raconte son expérience. « Quand je me suis réveillé, la première chose que j'ai vue c'est l'un d'entre eux assis à mon bureau, en train de checker mes dossiers dans mon ordinateur, raconte-t-il. Et puis ils m'ont demandé si je connaissais les activistes Mahienour el-Masry - , Taher Mokhtar, ou si j'avais des liens avec le Mouvement du 6-Avril. J'ai dit que je n'en avais pas. »

5 000 appartements fouillés

En tout, les policiers auront visité 5 000 appartements par mesure de précaution, indique le ministère de l'Intérieur. Des cafés, et un centre culturel de renom ont également été fermés. Trois étudiants et au moins deux membres du Mouvement du 6-Avril ont été placés en détention. Le Mouvement de jeunesse du 6-Avril, nommé d’après la date d’une grève considérée comme le début de la contestation contre le président Hosni Moubarak  en 2008, a joué un rôle important dans la révolution de 2011.

« Il n'y a jamais eu de tels procédés depuis la révolution, souligne Mina Tabeh, membre de l'ECRF, organisation de défense des droits individuels. Ils n'ont jamais pris autant de précautions. Je ne comprends pas ce qu'il se passe dans la tête des dirigeants égyptiens. Ce que je comprends c'est qu'ils arrêtent les gens avant même qu'ils se soient posé la question si oui ou non ils souhaitent aller manifester. »

Source: Rfi.fr



Lundi 25 Janvier 2016 - 06:08


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