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Ukraine: Sloviansk, ville encerclée et sous pression

Les efforts des diplomates pour régler la situation en Ukraine se poursuivent alors que de plus en plus de responsables évoquent un risque de guerre civile. Les forces ukrainiennes continuent leur offensive pour tenter de reprendre Sloviansk, dans l'est du pays, aux mains des pro-russes. Lundi, les combats auraient fait une trentaine de morts parmi les éléments pro-russes, selon le ministère ukrainien de l'Intérieur.



Une femme lit la Bible alors que des séparatistes pro-russes prennent position près de la ville de Slaviansk, à l'est de l'Ukraine, le 5 mai 2014.
Une femme lit la Bible alors que des séparatistes pro-russes prennent position près de la ville de Slaviansk, à l'est de l'Ukraine, le 5 mai 2014.
Les combats n’ont pas repris à Sloviansk depuis l’assaut lancé dans la matinée par l’armée ukrainienne. Daniel Vallot et Bertrand Haeckler, les envoyés spéciaux de RFI, se sont rendus non loin de la tour de la télévision contrôlée par l’armée. C’est un point situé en hauteur, qui offre à la fois un point de vue sur Sloviansk mais aussi sur la ville rebelle de Kramatorsk . C’est donc un lieu stratégique très disputé. Ils ont croisé sur la route une colonne de blindés de l’armée ukrainienne qui se rendaient sur place. Visiblement, l’armée continue donc de renforcer ses positions.L’armée ukrainienne est accueillie avec beaucoup de défiance et d’hostilité dans les villages avoisinants de Sloviansk. « Ce sont des troupes d’occupation », explique une habitante coincée à l’extérieur de la ville depuis le 2 mai. Dans les villages autour de Sloviansk, comme dans les faubourgs de la ville, la population paraît majoritairement acquise à la cause des insurgés pro-russes.

La population semble commencer à souffrir de la situation. Le village situé non loin de la tour de télévision est privé d’eau courante et d’électricité depuis 5 jours. Mais les habitants se disent solidaires des insurgés. Selon eux, un certain nombre d’hommes en âge de se battre aurait décidé de quitter le village pour rejoindre les barricades de Sloviansk et pour défendre le bastion pro-russe face à l’armée ukrainienne.

Sloviansk, encerclée

D'après les témoignages recueillis sur place, il règne un calme tendu en ville.Les soldats ont manifestement reçu comme consigne de ne pas aller au-delà des faubourgs de Sloviansk.Pourquoi l'armée n'entre-t-elle pas dans Sloviansk ? Les autorités ukrainiennes veulent sans doute éviter le bain de sang qui déclencherait rapidement l'intervention des Russes. Le commandement militaire ukrainien a-t-il assez confiance dans sa capacité à affronter les insurgés dans un contexte de guérilla urbaine ? A Kiev, des critiques commencent à poindre concernant la lenteur des opérations militaires. Lundi, les combats auraient fait une trentaine de morts chez les rebelles et quatre chez les militaires ukrainiens.


■ Le point de vue russe

Avec notre correspondante à Moscou,Muriel Pomponne

Pour Moscou, la Russie n'est pour rien dans la situation actuelle de l'Ukraine. Dans une interview à une agence russe mardi, le vice-ministre des Affaires étrangères affirme au contraire que la Russie fait tout son possible pour résoudre la crise. Sergei Ryabkov cite en exemple la médiation russe qui a abouti à la libération des observateurs de l'OSCE.

Mais les Américains préfèrent rompre leurs liens avec Moscou plutôt que de faire pression sur ceux qu'ils ont amenés au pouvoir à Kiev. Aujourd'hui les autorités de Kiev, non seulement s'en prennent militairement à des civils désarmés, mais en plus le blocus de l'armée crée « une crise humanitaire dans les villes de Sloviansk et de Kramatorsk, où l'on constate une pénurie de médicaments et de certaines denrées alimentaires », affirme le ministère.

Le président du Parlement russe parle lui de « génocide », en évoquant la mort d'une quarantaine de militants pro-russes le 2 mai dernier à Odessa. Il accuse Kiev d'avoir invité des mercenaires étrangers pour tuer, plutôt que de chercher à convaincre les citoyens ukrainiens. Et dans ces conditions, Moscou ne voit pas comment le scrutin présidentiel du 25 mai peut se tenir.

Source : Rfi.fr
 



Mercredi 7 Mai 2014 - 10:10