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Après la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, les alliés de Washington appellent à l'apaisement

Après la courte visite de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi ce mercredi à Taïwan, la Chine, qui avait menacé d’intensifier ses activités militaires dans la région, a accru les tensions autour du détroit de Taïwan.



La colère de Pékin ne semble pas retomber après la visite de la cheffe des députés américains à Taïwan. Quelques heures seulement après le départ de Nancy Pelosi, 27 avions militaires chinois sont entrés dans la zone de défense aérienne taïwanaise. Pékin, qui avait annoncé des actions militaires ciblées en cas de venue de la présidente de la Chambre des représentants, a donc commencé à mettre ses menaces à exécution.
 
Ces actions militaires devraient s’intensifier ce jeudi avec des manœuvres qui impliqueront des tirs à munitions réelles de longue portée dans le détroit de Taïwan, qui sépare l'île de la Chine continentale, selon le ministère chinois de la Défense. D'après les coordonnées publiées par l'armée chinoise, une partie des opérations militaires doivent avoir lieu à 20 kilomètres des côtes de Taïwan.
 
Alors qu'aucune instance internationale ne s'était encore exprimée concernant cette tension autour du détroit de Taïwan, le G7 a finalement appelé Pékin à résoudre pacifiquement la situation. Dans un communiqué, les chefs de la diplomatie des sept pays les plus riches (États-Unis, Japon, France, Allemagne, Italie, Canada, Royaume-Uni) ont rappelé qu'il était normal et routinier pour les législateurs des pays membres du G7 de voyager à l’international. Il n’y a donc aucune justification à se servir d’une visite comme prétexte pour une activité agressive, ont-ils déclaré. Selon eux, la réponse de Pékin pourrait bien alimenter les tensions et déstabiliser la région.
 
En attendant, et bien qu'ils se soient tous gardés de critiquer ouvertement la tournée asiatique de Nancy Pelosi, les alliés de Washington dans la région ne voient pas d'un si bon œil la venue de la présidente de la Chambre des représentants, qui attise des tensions déjà tendues entre Washington et Pékin. Le Japon se dit ainsi préoccupé par les manœuvres chinoises à munitions réelles, qui se dérouleront devant sa porte. Tokyo souligne que « les questions relatives à Taïwan doivent être réglées pacifiquement ».  
 
De nouvelles tensions ne sont pas non plus dans l’intérêt de l’Australie qui appelle la Chine et les États-Unis à la « désescalade ». Boycotté par Pékin pour avoir demandé une enquête sur les origines du Covid, Canberra peine à regagner la confiance de la Chine nécessaire pour vendre son vin et son charbon. Sans compter que des avions australiens ont déjà été interceptés par des avions de chasse chinois dans le passé.  
 
Joe Biden, qui avait si patiemment tissé des liens solides avec ses alliés dans la région Asie-Pacifique pour contrer l’influence grandissante de la Chine, voit aujourd'hui sa stratégie minée, estime le New York Times. Selon un expert des renseignements australiens, cité par le quotidien, la visite de Nancy Pelosi a déclenché « une crise inutile qui risque de s’avérer comme un but contre son propre camp ».

RFI

Jeudi 4 Août 2022 - 10:20


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