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Assurance au Sénégal : un secteur à 291 milliards FCFA mais encore marginal dans le PIB



Assurance au Sénégal : un secteur à 291 milliards FCFA mais encore marginal dans le PIB
La première édition du Salon de l’Assurance Vie s’est ouverte ce jeudi 8 mai 2025 à Dakar. L’événement, organisé par la Fédération Sénégalaise des Sociétés d’Assurance (FSSA), s’inscrit dans une dynamique de renforcement du rôle de l’assurance vie comme levier de transformation économique et sociale. Dans son discours, la présidente de la FSSA, Oumou Niang Touré, a rappelé que ce salon vise à fédérer tous les acteurs de l’écosystème assurantiel (autorités, régulateurs, sociétés d’assurance, associations de consommateurs, syndicats et universitaires) autour d’une ambition commune. Ce, dans le but de « faire de l’assurance vie un instrument de souveraineté économique, en ligne avec la vision 2050 du président de la République, Bassirou Diomaye Faye ».

À en croire cette dernière, « le marché sénégalais de l’assurance compte actuellement 27 compagnies, dont 9 opérant dans l’assurance vie. En 2024, le chiffre d’affaires global du secteur s’est élevé à 291 milliards FCFA, en progression de 7 % par rapport à 2023. Les prestations versées ont atteint 133 milliards FCFA, contre 119 milliards un an plus tôt (+11 %), tandis que les placements des compagnies d’assurances ont grimpé à 599,17 milliards FCFA, soit une hausse de 17,6 % en un an. »

Malgré ces avancées, la présidente de la FSSA a indiqué que « la contribution de l’assurance au PIB reste faible : 1,45 %, dont seulement 0,53 % pour l’assurance vie. La prime moyenne par habitant, indicateur du taux de pénétration, est de 15 467 FCFA (en hausse de 4 %), bien loin des standards internationaux. »

Oumou Niang Touré a identifié plusieurs freins au développement de l’assurance vie « la faible culture de l’assurance dans les populations, l’insuffisance de produits adaptés, une tarification non maîtrisée, une fiscalité contraignante, un faible taux de bancarisation (26 % en 2023), et un réseau de distribution encore limité. » Elle a plaidé pour une défiscalisation des produits d’assurance vie, une adaptation du cadre réglementaire, une meilleure éducation financière, l’élargissement des canaux de distribution via la bancassurance et la micro-assurance, et une intensification des efforts d’inclusion financière.

Un potentiel de transformation pour l’économie

Mme Touré a insisté sur la capacité de l’assurance vie à mobiliser l’épargne à long terme et à financer des investissements structurants. « L’assureur vie est un investisseur institutionnel. Les ressources collectées, placées dans les titres publics, les obligations ou l’immobilier, peuvent soutenir l’économie réelle », a-t-elle affirmé. Elle a également mis en exergue les expériences réussies au Maroc où la bancassurance a permis d’élargir la base clientèle et d’augmenter les primes. Le secteur sénégalais, selon elle, doit s’inspirer de ces bonnes pratiques pour se moderniser.

À l’échelle du continent, le constat est tout aussi préoccupant. L’Afrique, qui comptera 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050, ne représente que 1 % du marché mondial des primes d’assurance. La prime moyenne par habitant est de 46 dollars, et le marché est dominé par l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Égypte et le Kenya qui concentrent 85 % des primes.
Le Salon vise ainsi à contribuer à un changement de paradigme, en encourageant la transformation structurelle du secteur, en soutenant les investissements productifs et en renforçant la résilience des populations face aux risques sociaux et économiques.

Ndeye Fatou Touré

Vendredi 9 Mai 2025 - 02:03


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