Après des mois de tractations menées dans la plus grande discrétion, les deux pays ont annoncé, lors d’une conférence de presse commune à Sydney, la conclusion d’un traité bilatéral de sécurité qui, selon le Premier ministre australien, « marque une nouvelle ère dans la relation Australie-Indonésie ».
« Ce traité est la reconnaissance par nos deux nations que la meilleure façon de garantir la paix et la stabilité, c’est d’agir ensemble », a déclaré Anthony Albanese, aux côtés du président indonésien Prabowo Subianto. L’accord prévoit des consultations régulières au niveau des dirigeants et des ministres sur les questions de sécurité et à « identifier et entreprendre des activités de sécurité mutuellement bénéfiques ».
Le texte, qui sera officiellement signé à Jakarta en janvier prochain, prévoit également que les deux pays se concertent « si la sécurité de l’une des parties est menacée », et à examiner « les mesures qui pourraient être prises » pour faire face à ces menaces. Tout en laissant ouverte la nature de la réponse, qu’elle soit individuelle ou conjointe.
Le traité s’inscrit dans la continuité d’un accord de coopération en matière de défense signé en 2024, mais va plus loin en posant les bases d’une « coopération étroite dans les domaines de la défense et de la sécurité », selon Prabowo Subianto. « Les bons voisins s’aident dans les moments difficiles. En Indonésie, nous disons : ‘Quand nous faisons face à une urgence, c’est notre voisin qui nous aide’ », a-t-il rappelé.
L’annonce de ce traité intervient alors que la région est traversée par de fortes tensions géopolitiques. L’Australie a récemment multiplié les accords de défense, notamment avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Nauru et Tuvalu, dans le but affiché de contenir l’influence croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique.
Pour Canberra, il s’agit de s’affirmer comme un pilier de la stabilité régionale, tout en renforçant ses liens avec Washington. Mais pour Jakarta, la donne est différente : l’Indonésie cultive sa neutralité, évitant de s’aligner trop étroitement sur les États-Unis ou de provoquer la Chine, partenaire économique incontournable. « Notre détermination est de maintenir la meilleure des relations afin d’assurer et de garantir la sécurité pour nos deux pays », a insisté Prabowo Subianto.
L’Indonésie, qui a rejoint récemment les Brics et multiplie les exercices militaires, aussi bien avec l’Australie qu’avec la Russie ou la Chine, entend préserver sa marge de manœuvre. « Prabowo montre ainsi qu’il sait ménager l’Australie, alors que certains s’inquiètent d’un rapprochement indonésien avec Moscou ou Pékin », analyse Euan Graham, de l'Australian Strategic Policy Institute, interrogé par Reuters. Cette politique d’équilibre diplomatique se retrouve dans la prudence du texte, qui privilégie la consultation à l’engagement automatique.
Pour de nombreux observateurs, le traité ne constitue pas une alliance militaire automatique, mais il instaure un cadre politique et stratégique entre les deux géants du Sud-Est asiatique. Interrogé par ABC, l’expert australien David Andrews, du National Security College, y voit « le partenariat de sécurité le plus important que l'Australie ait établi sous le Premier ministre Albanese, avec le potentiel même de surpasser l'impact du traité de Pukpuk avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée ».
Bien qu’il souligne sa portée, le chercheur n’estime pas qu’il s’agisse d’un accord de « traité de défense mutuelle ou d'alliance à proprement parler ». Selon l’analyste Euan Graham, du centre Australian Strategic Policy Institute : « les cyniques pourraient dire que ce traité n’engage pas vraiment en termes concrets, il s’agit surtout de rehausser le symbolisme politique de la relation ».
Des relations longtemps complexes
Car si ce traité fait figure d’avancée, il s’inscrit aussi dans une histoire bilatérale mouvementée. Le précédent accord de sécurité de 1995 avait été annulé en 1999, après l’intervention australienne au Timor oriental. Les relations s’étaient progressivement normalisées, notamment après la signature du traité de Lombok en 2006, qui avait posé les bases d’un dialogue renouvelé.
Aujourd’hui, l’accord témoigne d’une volonté commune de tourner la page et de bâtir une confiance durable. « La relation entre l’Australie et l’Indonésie est fondée sur l’amitié, la confiance, le respect mutuel et un engagement commun pour la paix et la stabilité dans notre région », a affirmé Anthony Albanese. Pour les deux dirigeants, il s’agit aussi d’« envoyer un signal fort » à leurs partenaires et rivaux régionaux.
S’il reste à dévoiler le texte complet, ce traité incarne déjà un tournant dans la diplomatie régionale. Il traduit le souci partagé de « maintenir le statu quo dans l’Indo-Pacifique » face aux incertitudes croissantes. Comme l’a résumé Prabowo Subianto, « nous ne pouvons pas choisir nos voisins… mais les bons voisins s’entraident dans les moments difficiles ».
« Ce traité est la reconnaissance par nos deux nations que la meilleure façon de garantir la paix et la stabilité, c’est d’agir ensemble », a déclaré Anthony Albanese, aux côtés du président indonésien Prabowo Subianto. L’accord prévoit des consultations régulières au niveau des dirigeants et des ministres sur les questions de sécurité et à « identifier et entreprendre des activités de sécurité mutuellement bénéfiques ».
Le texte, qui sera officiellement signé à Jakarta en janvier prochain, prévoit également que les deux pays se concertent « si la sécurité de l’une des parties est menacée », et à examiner « les mesures qui pourraient être prises » pour faire face à ces menaces. Tout en laissant ouverte la nature de la réponse, qu’elle soit individuelle ou conjointe.
Le traité s’inscrit dans la continuité d’un accord de coopération en matière de défense signé en 2024, mais va plus loin en posant les bases d’une « coopération étroite dans les domaines de la défense et de la sécurité », selon Prabowo Subianto. « Les bons voisins s’aident dans les moments difficiles. En Indonésie, nous disons : ‘Quand nous faisons face à une urgence, c’est notre voisin qui nous aide’ », a-t-il rappelé.
L’annonce de ce traité intervient alors que la région est traversée par de fortes tensions géopolitiques. L’Australie a récemment multiplié les accords de défense, notamment avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Nauru et Tuvalu, dans le but affiché de contenir l’influence croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique.
Pour Canberra, il s’agit de s’affirmer comme un pilier de la stabilité régionale, tout en renforçant ses liens avec Washington. Mais pour Jakarta, la donne est différente : l’Indonésie cultive sa neutralité, évitant de s’aligner trop étroitement sur les États-Unis ou de provoquer la Chine, partenaire économique incontournable. « Notre détermination est de maintenir la meilleure des relations afin d’assurer et de garantir la sécurité pour nos deux pays », a insisté Prabowo Subianto.
L’Indonésie, qui a rejoint récemment les Brics et multiplie les exercices militaires, aussi bien avec l’Australie qu’avec la Russie ou la Chine, entend préserver sa marge de manœuvre. « Prabowo montre ainsi qu’il sait ménager l’Australie, alors que certains s’inquiètent d’un rapprochement indonésien avec Moscou ou Pékin », analyse Euan Graham, de l'Australian Strategic Policy Institute, interrogé par Reuters. Cette politique d’équilibre diplomatique se retrouve dans la prudence du texte, qui privilégie la consultation à l’engagement automatique.
Pour de nombreux observateurs, le traité ne constitue pas une alliance militaire automatique, mais il instaure un cadre politique et stratégique entre les deux géants du Sud-Est asiatique. Interrogé par ABC, l’expert australien David Andrews, du National Security College, y voit « le partenariat de sécurité le plus important que l'Australie ait établi sous le Premier ministre Albanese, avec le potentiel même de surpasser l'impact du traité de Pukpuk avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée ».
Bien qu’il souligne sa portée, le chercheur n’estime pas qu’il s’agisse d’un accord de « traité de défense mutuelle ou d'alliance à proprement parler ». Selon l’analyste Euan Graham, du centre Australian Strategic Policy Institute : « les cyniques pourraient dire que ce traité n’engage pas vraiment en termes concrets, il s’agit surtout de rehausser le symbolisme politique de la relation ».
Des relations longtemps complexes
Car si ce traité fait figure d’avancée, il s’inscrit aussi dans une histoire bilatérale mouvementée. Le précédent accord de sécurité de 1995 avait été annulé en 1999, après l’intervention australienne au Timor oriental. Les relations s’étaient progressivement normalisées, notamment après la signature du traité de Lombok en 2006, qui avait posé les bases d’un dialogue renouvelé.
Aujourd’hui, l’accord témoigne d’une volonté commune de tourner la page et de bâtir une confiance durable. « La relation entre l’Australie et l’Indonésie est fondée sur l’amitié, la confiance, le respect mutuel et un engagement commun pour la paix et la stabilité dans notre région », a affirmé Anthony Albanese. Pour les deux dirigeants, il s’agit aussi d’« envoyer un signal fort » à leurs partenaires et rivaux régionaux.
S’il reste à dévoiler le texte complet, ce traité incarne déjà un tournant dans la diplomatie régionale. Il traduit le souci partagé de « maintenir le statu quo dans l’Indo-Pacifique » face aux incertitudes croissantes. Comme l’a résumé Prabowo Subianto, « nous ne pouvons pas choisir nos voisins… mais les bons voisins s’entraident dans les moments difficiles ».
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