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Blaise Compaoré : Comment le liquidateur est devenu un facilitateur



Blaise Compaoré : Comment le liquidateur est devenu un  facilitateur
Pendant longtemps, partout où il se rendait sur le continent africain, l’œil de Caïn l’avait poursuivi. De Bamako à Dakar, en passant par Accra ou Niamey, la jeunesse africaine ne manquait pas d’interpeller Blaise Compaoré: « Qu’as tu fait de ton frère » ? demandait-on alors, au nouveau maître du Burkina Faso, coupable d’avoir fait assassiner, un sinistre 15 d’octobre 1987, son compagnon d’armes, le très charismatique capitaine Thomas Sankara, officier putschiste atypique, héraut de tout un continent fasciné par sa fougue révolutionnaire et charmé par sa politique de justice sociale, vaguement marxisantes.

Mais, sans états d’âmes, le très froid chef de l’Etat burkinabé avait poursuivi son sanglant processus de « rectification de la révolution », en liquidant au passage le commandant Jean-Baptiste Boukary Lingani et le capitaine Henri Zongo, deux autres membres historiques de la junte qui avait pris le pouvoir en 1983 en Haute-Volta, alors l’un des pays les plus pauvres de la planète. Devenu l’unique homme fort du pays des « Hommes intègres », Blaise Compaoré a amorcé un long règne sans partage. Contraint après le sommet de la Baule d’ouvrir le jeu démocratique, cet homme énigmatique et calculateur, a fait semblant de jouer le jeu de la démocratie, en s’arrangeant toutefois de remporter des élections où les dès étaient, à chaque fois, pipés à l’avance.

Pis, les contestataires les plus virulents ou les plus dangereux de son régime, comme l’opposant Clément Oumarou Ouédraogo ou le journaliste d’investigation Norbert Zongo, ont été sauvagement assassinés, sans jamais que leurs meurtriers soient réellement inquiétés. Mais voilà que par une de ses ironies dont seule l’Histoire a le secret, le pestiféré d’hier est devenu un « sage » incontournable dans la gestion des conflits qui déchirent l’Afrique de l’Ouest. Ceci, après avoir joué les chaperons, sur les recommandations du Libyen Kadhafi, pour des personnages aussi peu recommandables que l’ancien chef de guerre et président libérien Charles Taylor.

La presse ivoirienne proche de Laurent Gbagbo se déchaîne-t-elle contre le « mossi » Compaoré, accusé de fomenter en sous-main des troubles pour le déstabiliser ? Le Président burkinabé, qui ne dit jamais un mot plus haut que l’autre, laisse faire. Les Ivoiriens auront seulement la désagréable surprise de voir débarquer, un matin de septembre 2002 aux portes d’Abidjan, des centaines de déserteurs nordistes, lourdement armés, qui vont manquer de peu de renverser Laurent Gbagbo. Après avoir vainement tenté de reprendre le dessus sur les Forces nouvelles de Guillaume Soro, le président Gbagbo sera obligé d’aller à Canossa, c’est-à-dire signer les fameux accords de Ougadougou le O4 mars 2OO7.

Une capitulation en règle qui vaut aujourd’hui au pays d’Houphouët-Boigny de connaître un semblant de stabilité. Devenu de facto avec son mentor Kadhafi, le doyen des présidents africains après la disparition des grands dinosaures comme Gnassingbé Eyadéma ou Oumar Bongo, l’ancien réprouvé, dont la capacité de nuisance n’est plus à démontrer, est devenu un expert dans la résolution des crises. Nommé « facilitateur » dans le dialogue inter-togolais, Blaise est aussi l’artisan des derniers accords de Ouagadougou qui ont vu le fantasque capitaine Moussa Dadis Camara abdiquer du pouvoi, permettant aujourd’hui à la Guinée de repartir sur de nouvelles bases. En Guinée Bissau aussi, les autorités ont appelé à la médiation de Blaise Compaoré pour sortir ce pays de son état de chaos chronique. Bref, l’ancien fomentateur de troubles est devenu incontournable dans la sous-région où son leadership, sans tambour ni trompette, est devenu incontestable. De quoi certainement faire des jaloux du côté du palais de Roume.
Guest Editorialiste: Barka BA (Quotidien Kocc)

Barka BA

Samedi 30 Janvier 2010 - 00:01


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1.Posté par GABRIEL ZOZO le 04/02/2010 09:24
JE PENSE QUE LE SANG DE SANKARA EST TRES FORT,SI BLAISE NE CONFESSE PAS ET NE SE REPENS DE SON CRIME IL SERA COMME LES AUTRE DS L,ENFER ET SES ENFANTS VONT PAYE UN JOUR.LA C.I A PARDONNE BLAISE A LUI DE DIRE SI OUATTARA EST BURKINABE .OUI /NON.CEUX QUI LUI FONT CONFIANCE CONSTRUISE DS LE SABLE.il peut faire 40ans au pouvoir,mais il va laisser au burkina un peche contre l,AFRIQUE et vont payer pour ca.

2.Posté par seck le 27/10/2011 12:22
qui règne par les armes;périra par les armes

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