Aider le Cameroun, mais aussi aller combattre Boko Haram sur son territoire. Tels sont les objectifs fixés à son armée par le président tchadien. Dans un message lu devant les députés, Idriss Déby indique que les pays riverains du lac Tchad vont mener des actions pour reconquérir Baga. Ce village nigérian sur les rives du lac Tchad a été quasiment rasé le 3 janvier dernier par Boko Haram. Les jihadistes occupent depuis la base des soldats de la force commune aux pays de la région.
Les événements de Baga et le massacre de plusieurs centaines de civils ont servi de catalyseur à la mobilisation régionale. Il faut comprendre que l'engagement tchadien est sans doute un tournant dans cette guerre contre Boko Haram. Le Tchad dispose d'une armée puissante et aguerrie. C'est elle qui a constitué l'ossature de l'opération internationale pour contrer les jihadistes au Mali.
L'union sacrée au Tchad
Ce vendredi soir, dans la classe politique tchadienne, personne ne doute que l'engagement de Ndjamena va renverser le rapport de force en faveur des pays riverains contre Boko Haram. Pour le député de la majorité et doyen de l'Assemblée Ouchar Tourgoudi, le Tchad aurait même dû intervenir plus tôt. « Je trouve qu’on a trop traîné parce qu’il faut étouffer le poussin dans l’œuf. Malheureusement on a laissé un peu courir les choses et il est tout à fait justifié que nous intervenions. »
L'opposant Saleh Kebzabo n'a pas participé au vote, mais il approuve la décision du président et des députés. Pour lui, l'armée tchadienne fera basculer le rapport de force. « Lorsque les autres pays vont se mettre vraiment au côté du Nigeria pour avoir une armée commune qui va combattre Boko Haram, les choses vont être fondamentalement différentes. Nous avons une certaine expérience due au fait que nous sommes un pays en guerre perpétuelle depuis une quarantaine d’années. Du point de vue des hommes entraînés, du point de la vue du matériel, du point de vue de la pratique du terrain, l’armée tchadienne est en avance sur les autres. »
Alors que Boko Haram est désormais implanté en plusieurs points de la frontière camerounaise et que ses hommes contrôlent certains villages du lac Tchad, Ndjamena n'avait d'autre choix que d'agir. A Paris, François Hollande a promis de soutenir les pays en lutte contre la secte.
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