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Colombie: chez les Arhuacos, un peuple indigène dans le besoin

Les Arhuacos sont isolés dans la Sierra Nevada près de Santa Marta dans le nord de la Colombie. Ce peuple autochtone vit dans ce massif montagneux en suivant ses rites et coutumes ancestraux. D'après le dernier recensement, ils seraient 22 000. Mais ils sont souvent menacés par les conflits armés autour de leurs terres. Avec la pandémie, ils n'ont pas pu vendre leur artisanat. Tout type d'aide est la bienvenue. C'est ainsi que l'association Inay a pu rentrer en contact avec eux et proposer des projets comme la création d'un jardin communautaire et l'envoi de matériel scolaire.



Un bus, un 4x4 et une randonnée sont nécessaires pour atteindre le lieu de vie du peuple de la communauté arhuaco « Bunkwamake ». Le village se trouve à huit heures de route et deux heures de marche de Santa Marta, la ville touristique de la côte caribéenne, en Colombie.
 
Après ce long voyage dans la chaleur humide et étouffante, les pointes des maisons en boue recouvertes de chaume de paille confirment l'arrivée. Environ soixante familles sont installées dans ce village. Les habitants attendent tous la venue de l'association Inay. Les enfants, tout sourire et intrigués, reçoivent les premiers l'équipe.
 
Pour cette visite, l'association arrive les mains chargées de kits scolaires, de matériel et de graines pour jardiner. La mission du jour : créer un jardin communautaire et enseigner à la communauté la manière d'en prendre soin.
 
Le village est modeste. Pas d'électricité, ni de réseau téléphonique. La plupart des habitants sont vêtus de blanc. Les hommes portent le costume traditionnel, le mak'e, composé d'une longue tunique, d'un pantalon en toile blanche et d'un chapeau blanc conique, le tutusoma, brodé à la main). Les Arhuacos sont connus pour être une communauté d'agriculteurs et d’artisans. Ils vendent d'ailleurs leurs produits comme les sacs en ville.
 
Connexion avec la « mère nature »
« Pour les Arhuacos, les montagnes de la Sierra Nevada sont les poumons du monde, explique Tatiana Cortes d'Inay. Nos corps physiques et mentaux appartiennent à la mère nature. C'est pour cela qu'ils la respectent et la protègent. » Tatiana a grandi dans la ville de Fondación près de la communauté. Sa grand-mère a élevé l'un des enfants Arhuacos pour qu'il puisse apprendre la langue espagnole. C'est ainsi que le lien a été fait entre l'association et le village.
 
Sheyharwawin Moises Racigo Izquirdo, 27 ans, l'un des membres de la communauté, est prêt à retrousser ses manches. Il veut apprendre le maximum pour pouvoir ensuite transmettre son savoir-faire aux autres familles Arhuacos. « L'arrivée d'Inay a été bien acceptée, même si on n'est pas habitué à recevoir des étrangers. Faire le jardin communautaire nous permet de consolider nos connaissances ancestrales et surtout d'améliorer notre qualité de vie. On cultivera des compléments à notre alimentation de base comme les oignons ou de la coriandre. Ça va vraiment changer notre quotidien », se réjouit-il. Pendant la pandémie, ils mangeaient beaucoup de yucca (manioc) et de pommes de terres.
 
Durant plusieurs heures, une vingtaine de personnes ont défriché un terrain et semer des graines. Les familles sont ensuite reparties avec des graines pour reproduire l'expérience chez eux. Selon les règles de la communauté, toute activité doit être organisée avec l'autorisation des Mamos, les guides spirituels.
 
 « Tout doit être compatible avec la nature. Ce qu'Inay nous propose respecte bien l'environnement et nos coutumes. Pour être honnête, ce n'est pas si facile d'entretenir un jardin communautaire. Ça demande beaucoup de travail et de technique. On aura besoin de plusieurs visites de l'association pour l'enseigner au maximum de personnes. On a aussi besoin de matériel pour travailler la terre comme des houes, des pelles et des pioches. Mais c'est nécessaire car on manque d'aliments pour toute la communauté. »

 
Trois communautés indigènes aidées
L'association Inay a été fondée par trois Françaises. L'une d'entre elles, Coralie Lhermelin, fait partie du voyage. Elle vit en Colombie depuis deux ans et demi. « Inay signifie "grandir" en dialecte indigène, raconte-t-elle. Le projet est né pendant la pandémie, du désir d'être utile. Aujourd'hui, on a fait un jardin et apporter du matériel basique didactique pour le professeur comme un tableau blanc et des posters avec des chiffres ou les noms des plantes. L'an prochain, on veut les aider à construire une cuisine et des toilettes »
 
Inay soutient actuellement trois tribus indigènes : les Ticunas en pleine forêt amazonienne, les Arhuacos et les Wayuu dans le désert de la Guajira. Pour financer ses projets, l'association dispose d'un budget d'environ 6 700 euros pour 2021. Le projet d'un festival culturel au cœur de l'Amazonie est en préparation. Pour les Arhuacos, une nouvelle visite est prévue en fin d'année.

RFI

Dimanche 16 Mai 2021 - 11:17


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