300 000 patients l’an dernier. 8 000 opérations de chirurgie. Une zone de couverture qui touche 10 millions d’habitants. L’hôpital Ayder est le plus gros du Tigré. Mais lorsque le conflit a touché la province en novembre, la situation a rapidement tourné à la catastrophe.
« Il n’y avait plus d’électricité. On a utilisé le générateur, mais il ne peut fonctionner en permanence. Beaucoup de patients sont morts », explique Muse Tesfaye Asbaha, l’administrateur. Puis de poursuivre : « Aujourd’hui encore il y a des coupures. Des gens meurent faute de médicaments. On fait ce qu’on peut pour sauver des vies. Mais quand le nombre de patients explose, que des cas jamais vus arrivent, ça fait très mal. »
« Ça fait partie d’un génocide »
Dans les couloirs, les soignants s’affairent. Les services sont pleins. Khalayu Kundeya est un prêtre de 76 ans. Il a été gravement blessé à la jambe à une centaine de kilomètres de Mekele. Ça fait deux mois qu’il est hospitalisé.
« Je rentrais de l’église et il y a eu un bombardement de l’armée fédérale sur le village. Un de mes voisins a été tué », raconte-t-il. Le vieil homme doit son salut à la réactivité de son fils. Habitant la capitale, Mickaël est parvenu à faire transporter son père jusqu’à l’hôpital Hayder. « Il y avait un centre de santé, mais à cause des combats tous les soignants ont fui. Quelqu’un m’a dit qu’il était blessé. J’ai pu contacter la Croix-Rouge pour le sortir de là. Ces attaques sont intentionnelles. Ça fait partie d’un génocide », dit Mickaël.
Des patients qui continuent d’affluer
Même si Addis-Abeba a déclaré la fin des opérations militaires dès novembre, les violences continuent. Chaque jour de nouveaux patients de tous âges arrivent de toutes les régions du Tigré.
Beriha Gebraye a 15 ans. Elle vient de Samra à 60 km. Une balle a traversé sa tête, crevant ses deux yeux. Elle est désormais aveugle. Son père Gebraye Zennaba lui tient la main. « Les Érythréens ont tiré sur les gens sans raison. J’ai emmené ma fille blessée dans un village puis on a marché », explique Gebraye Zennaba. Puis il ajoute : « Je suis dévasté de la voir comme ça, mais au moins elle est vivante. D’autres ont tout perdu. Ce conflit est horrible. On est en train de s’entretuer. Il faut que le monde réagisse, il faut que ça s’arrête. »
« Si ça continue, nous allons tous craquer »
L’hôpital Ayder fonctionne désormais bien au-delà de ses capacités, avec des moyens qui continuent de se réduire. Daniel Weldu est le chef des urgences. Pour lui, la situation n’est pas tenable. « Je manque de personnel. Certains ont perdu leurs familles et ont dû s’arrêter, car ils ne peuvent plus se concentrer. D’autres ont peur de l’insécurité. Nos employés sont traumatisés. Si ça continue, nous allons tous craquer », craint le docteur Weldu.
Pour les employés, seul un cessez-le-feu et une réouverture des centres de santé du Tigré permettront d’améliorer la situation. Mais pour l’instant, personne ne voit de changement à l’horizon.
« Il n’y avait plus d’électricité. On a utilisé le générateur, mais il ne peut fonctionner en permanence. Beaucoup de patients sont morts », explique Muse Tesfaye Asbaha, l’administrateur. Puis de poursuivre : « Aujourd’hui encore il y a des coupures. Des gens meurent faute de médicaments. On fait ce qu’on peut pour sauver des vies. Mais quand le nombre de patients explose, que des cas jamais vus arrivent, ça fait très mal. »
« Ça fait partie d’un génocide »
Dans les couloirs, les soignants s’affairent. Les services sont pleins. Khalayu Kundeya est un prêtre de 76 ans. Il a été gravement blessé à la jambe à une centaine de kilomètres de Mekele. Ça fait deux mois qu’il est hospitalisé.
« Je rentrais de l’église et il y a eu un bombardement de l’armée fédérale sur le village. Un de mes voisins a été tué », raconte-t-il. Le vieil homme doit son salut à la réactivité de son fils. Habitant la capitale, Mickaël est parvenu à faire transporter son père jusqu’à l’hôpital Hayder. « Il y avait un centre de santé, mais à cause des combats tous les soignants ont fui. Quelqu’un m’a dit qu’il était blessé. J’ai pu contacter la Croix-Rouge pour le sortir de là. Ces attaques sont intentionnelles. Ça fait partie d’un génocide », dit Mickaël.
Des patients qui continuent d’affluer
Même si Addis-Abeba a déclaré la fin des opérations militaires dès novembre, les violences continuent. Chaque jour de nouveaux patients de tous âges arrivent de toutes les régions du Tigré.
Beriha Gebraye a 15 ans. Elle vient de Samra à 60 km. Une balle a traversé sa tête, crevant ses deux yeux. Elle est désormais aveugle. Son père Gebraye Zennaba lui tient la main. « Les Érythréens ont tiré sur les gens sans raison. J’ai emmené ma fille blessée dans un village puis on a marché », explique Gebraye Zennaba. Puis il ajoute : « Je suis dévasté de la voir comme ça, mais au moins elle est vivante. D’autres ont tout perdu. Ce conflit est horrible. On est en train de s’entretuer. Il faut que le monde réagisse, il faut que ça s’arrête. »
« Si ça continue, nous allons tous craquer »
L’hôpital Ayder fonctionne désormais bien au-delà de ses capacités, avec des moyens qui continuent de se réduire. Daniel Weldu est le chef des urgences. Pour lui, la situation n’est pas tenable. « Je manque de personnel. Certains ont perdu leurs familles et ont dû s’arrêter, car ils ne peuvent plus se concentrer. D’autres ont peur de l’insécurité. Nos employés sont traumatisés. Si ça continue, nous allons tous craquer », craint le docteur Weldu.
Pour les employés, seul un cessez-le-feu et une réouverture des centres de santé du Tigré permettront d’améliorer la situation. Mais pour l’instant, personne ne voit de changement à l’horizon.
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