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Covid-19 : des stratégies vaccinales contraintes et autres nouvelles scientifiques



Les vaccins contre le Covid-19 font encore parler d’eux : après les annonces des résultats des essais cliniques, ce sont désormais les autorisations qui commencent à être délivrées. C’était notamment le cas au Royaume-Uni, dès ce mercredi 2 décembre 2020.

Après cette autorisation, Londres entend débuter la campagne de vaccination dès la semaine prochaine. C’est le vaccin développé par Pfizer et BioNtech qui est concerné, mais on peut cependant regretter que les données de l’essai clinique de phase 3, à l’issue duquel le laboratoire a affirmé que son produit est efficace à 95%, n’aient toujours pas été publiées. Les autorités sanitaires ont ces données, des milliers de pages, qui leur ont permis de rendre cet avis d’autorisation, mais alors que la défiance contre les vaccins atteint des niveaux records, il serait bienvenu que celles-ci soir accessibles à la communauté scientifique et au grand public avant que les premières doses ne soient administrées.

Pourquoi prioriser les personnes à vacciner ?
La campagne britannique de vaccination va concerner en priorité et dans un premier temps les personnes les plus vulnérables, comme en France. Deux raisons expliquent principalement cela. Tout d’abord, les stocks sont restreints et il est impossible de vacciner tout le monde dès maintenant. La seconde raison tient à la nature du vaccin lui-même. Les données disponibles montrent en effet que s’il est efficace pour prévenir les formes graves du Covid-19, on ne sait pas s’il empêche les infections. Ces limites posées, les autorités sanitaires se concentrent donc sur les personnes à protéger en priorité. Cela pourrait cependant évoluer avec plus de recul. S’il s’avère que ces vaccins protègent également des infections, l’échelonnage des différentes phases de vaccination s’en trouverait modifié. Pour s’en assurer, des essais cliniques sont toujours en cours ou sur le point de débuter alors même que les autorisations de mise sur le marché commencent à être attribuées. Il s’agit en effet désormais d’affiner les données déjà disponibles. « Pour la transmission, nous allons étudier plus spécifiquement si les vaccins apportent une réponse muqueuse », explique Odile Launay, qui pilote la plateforme Covireivac d’essais cliniques français. « Il y aura également les données en population », une fois que les campagnes de vaccination auront débuté. « Elles permettent d’avoir une idée de l’impact de la vaccination sur la population, qu’elle soit vaccinée ou non. Quand on a démarré la vaccination contre le pneumocoque chez les enfants, on s’est rendu compte qu’il y avait une diminution des cas chez les personnes âgées qui, elles, n’avaient pas été vaccinées. Le vaccin a eu un impact sur le risque de transmission des tout-petits, vers les seniors. »

De nouveaux essais cliniques
La poursuite de ces essais cliniques peut également permettre de répondre à des question précises. Ainsi, le vaccin de la société Moderna sera de nouveau testé en France, lors d’un essai clinique de phase 2, alors que sa phase 3 a déjà livré ses enseignements avec 94,5% d’efficacité annoncés. Il s’agit cependant de données en population générale. Qu’en est-il du sous-groupe particulier des personnes de plus de 65 ans ? C’est à ce type de question que devra répondre l’essai français. 180 personnes, dont 120 de plus de 70 ans vont y participer en France. En parallèle, deux autres essais, de phase 3 cette fois, vont concerner les vaccins développés par Astra Zeneca et Janssen.

Un nouvel espoir pour l’immunité croisée ?
 Le Sars-CoV-2 responsable du Covid-19 n’est qu’un coronavirus parmi d’autres dans cette famille. Il y en 6 autres qui prennent l’humain pour cible dont deux responsables d’épidémies meurtrières : Mers-CoV et Sars-CoV-1. Les 4 derniers sont beaucoup plus bénins et ne provoquent que des rhumes. L’hypothèse de l’immunité croisée suggère que si l’on a été contaminé par un « gentil » coronavirus, notre système immunitaire aurait alors quelques armes pour combattre son cousin Sars-CoV-2. Des premiers travaux in vitro avaient suscité de l’espoir ; vite déçus par des essais cliniques. Cet espoir est désormais renouvelé par une étude parue dans le Journal of Clinical Investigation. Les auteurs ont constitué deux groupes : un dont les membres ont été contaminés par un coronavirus bénin, l’autre dans lequel ce n’est pas le cas. Ils ont ensuite comparé le nombre de malades du Covid-19 dans les deux groupes. Les chercheurs se sont alors aperçus qu’ils étaient équivalents. En revanche, dans le groupe contaminé auparavant par des « gentils » coronavirus, beaucoup moins d’hospitalisation et de décès provoqués par le Covid-19. L’immunité croisée ne protègerait donc pas de l’infection mais préviendrait dans une certaine mesure ses formes graves. Cela expliquerait également pourquoi les enfants font peu de formes sévères du Covid-19, puisqu’ils sont très sensibles aux coronavirus bénins.

Rfi

Jeudi 3 Décembre 2020 - 09:29


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