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Dépassé par les réfugiés du Nigeria, le Niger demande de l'aide

Le Niger lance un appel à la solidarité nationale et internationale pour faire face à l'afflux de réfugiés en provenance du Nigeria. Cet appel fait suite à une visite de deux jours du Premier ministre Brigi Rafini à Diffa, les 10 et 11 décembre. Niamey redoute un drame humanitaire et pointe les pressions énormes que font peser ces nouveaux arrivants sur la sécurité, l'approvisionnement en eau et les infrastructures de santé.



Des réfugiés nigérians photographiés à Maïné-Soroa, dans la région de Diffa, en avril 2014. AFP PHOTO / BOUREIMA HAMA
Des réfugiés nigérians photographiés à Maïné-Soroa, dans la région de Diffa, en avril 2014. AFP PHOTO / BOUREIMA HAMA

Quelque 17 milliards de francs CFA pour trois mois. Ce sont les besoins évalués par les autorités nigériennes pour venir en aide aux populations locales de la région de Diffa, déjà fragilisée par des crises alimentaires à répétition, ainsi qu'aux dizaines de milliers de réfugiés arrivés ces derniers mois. Près de 50% d'entre eux sont des enfants. D'où l'urgence de les mettre à l'abri, explique la directrice de cabinet du Premier ministre nigérien qui s'est aussi rendue dans la région de Diffa cette semaine. « Ce que j'ai ressenti personnellement en visitant ces sites ? Je connaissais toutes ces informations, explique t-elle à RFI ; je savais combien de sites il y avait, combien de personnes, je connaissais le nombre d'enfants. Mais sur place, les histoires individuelles que j’ai écoutées, les histoires individuelles que j’ai apprises ont décuplé mon sentiment qu’il y a urgence de mettre rapidement ces personnes-là dans les meilleures conditions.

« des situations émouvantes »

En plus de toute l’assistance qu’on doit leur apporter pour résoudre les problèmes immédiats, c'est-à-dire l’alimentation, l’hygiène, etc., il faudrait aussi voir l’état de détresse individuel que chacun a vécu. Ce qu'un des partenaires a dit, c'est qu'il faut une assistance psychologique. Vous avez des enfants qui sont sans leurs parents, vous avez des femmes qui ont vu égorger leur mari devant elles. Elles sont là, ne savent même pas où sont leurs enfants. Les situations particulières sont vraiment très, très, très émouvantes. »

Actuellement, les réfugiés sont accueillis sur 104 sites autour de Diffa. Mais ils seront prochainement déplacés dans l'un des six grands camps qui doivent être mis sur pied pour une meilleure prise en charge.

La priorité, c'est la sécurité, mais aussi l'hygiène et l'eau potable. Une épidémie de choléra vient notamment d'être signalée sur un des sites. La situation générale s'est aggravée suite à l'attaque de Damasak fin novembre au Nigeria. Environ 17 000 réfugiés sont arrivés en une seule semaine à Gagamari, à 20 kilomètres de Diffa. C'est cinq fois plus de personnes que la population locale. Un poids énorme pour les habitants, mais aussi une pression sur les infrastructures de santé, et même sur le système éducatif. Trente-cinq écoles de cette zone ont dû être fermées, en partie pour des raisons de sécurité.


Rfi.fr

Dimanche 14 Décembre 2014 - 09:27


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