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Echauffourées entre lycéens et forces de l'ordre au Tchad

Au Tchad, des échauffourées ont opposé lundi 9 mars élèves et forces de l'ordre. Les étudiants manifestaient contre le port du casque imposé aux motocyclistes. La police a chargé sur la foule. Les manifestations ont débordé dans les facultés où les étudiants étaient en examen. Selon la police, il y aurait un mort parmi les manifestants, trois selon des sources hospitalières. En réaction à ces échauffourées, le gouvernement a ordonné temporairement la fermeture des écoles et universités à Ndjamena et, jusqu'à 18h00 ce mardi soir, suspendu les échanges de SMS.



Les élèves s'en sont pris aux motocyclistes. Ils ont arraché leurs casques et les ont cassés. D'autres ont brûlé des pneus ou encore brandi des affiches sur lesquels on pouvait lire «No casque». Les policiers ont pourchassé les manifestants tirant des grenades lacrymogènes. C'étaient les images de la rue lundi 9 mars à Ndjamena.

Des courses poursuites qui ont débordé du lycée Félix Eboué aux facultés d'Ardep-Djoumal où les étudiants passaient des examens. Nadjo Kaïna, président de l'Union nationale des étudiants du Tchad : « Les policiers ont poursuivi les élèves jusque dans leurs universités. Ils sont entrés même dans les salles et les amphithéâtres. Ils ont brutalisé les élèves. Ils ont jeté des gaz lacrymogènes, et ils ont même violenté quelques enseignants. On a perdu un étudiant et on dénombre une cinquantaine de blessésNous condamnons cette agression et nous déclenchons une grève générale de 3 jourssur le plan national ».

La police assure que c'est en essayant de sauver des bus de transport des étudiants que les élèves tentaient de brûler que l'étudiant a été percuté. Il n'y a pas eu de tirs à balle réelle, mais juste des grenades lacrymogène.

« La police n'a pas tiré de balles réelles, juste des gaz lacrymogènes. C'était dissuasif », assure le commissaire Paul Manga, porte-parole de la police :

« Ecouter plutôt que réprimer »

Mahamat Zene Cherif, président du collectif des associations et mouvements des jeunes au Tchad qui regroupe une trentaine d'organisations, condamne les violences de part et d'autre, mais pour lui le gouvernement devrait, plutôt que réprimer, commercer à écouter les préoccupations des jeunes.

«  Malheureusement, il y a un problème de communication que le gouvernement n’a pas pu gérer en imposant ces mesures. On pourrait accorder des délais pour que les jeunes puissent se procurer des casques. Ce sont des choses qui sont venues à la hâte et que l’on a imposées. Et cela crée des tensions. Des tensions parmi tant d’autres tensions. Les gens ont profité de cette occasion pour exprimer toute leur colère. Par exemple, 80 % des manifestants n’ont même pas de motos. Ils ne sont même pas concernés, mais ils partent en solidarité avec les autres jeunes pour exprimer les problèmes profonds que connait la situation de la jeunesse. Malheureusement les gens n’écoutent pas la jeunesse et voilà les conséquences, aujourd’hui », a déclaré à RFI, Mahamat Zene Cherif.

Le président du collectif des associations et mouvements des jeunes au Tchad, appelle, par ailleurs, à l'organisation d'Etats généraux de la jeunesse sur les difficultés que rencontrent les jeunes telles que la cherté de la vie, le chômage ou encore la formation de faible qualité.

« Des mesures nécessaires »

En réaction à ces échauffourées, le gouvernement a ordonné temporairement la fermeture des écoles et universités à Ndjamena et, jusqu'à 18h ce mardi soir, suspendu les échanges de SMS. Des mesures nécessaires, selon le porte-parole du MPS, le parti au pouvoir. Pour Jean-Bernard Padaré, elles visent justement à protéger les jeunes contre des casseurs et non pas à étouffer un mouvement de contestation.

« Plus de 90 % des personnes interpellées dans le cadre de cette affaire ne sont pas des élèves. Et, plus grave, il y a des personnes qui se constituent en groupe de cinq ou dix et qui vont devant des écoles et interpellent les enfants qui viennent avec leurs motos portant le casque ; ils enlèvent les casques et les brisent. C’est pour empêcher qu’il y ait des conflits, qu’il y ait des cas de ce genre que le gouvernement a momentanément fermé les écoles. C’est pour empêcher qu’il y ait des agressions des badauds sur les élèves. Quand il y a des gens qui peuvent attenter à la sécurité publique, eh bien le gouvernement peut prendre de telles mesures. C’est une mesure de sécurité publique », a déclaré, à RFI, Bernard Padaré, porte-parole du MPS.


Rfi.fr

Mercredi 11 Mars 2015 - 16:52


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