Le drame s'est produit ce vendredi vers 17h15 locales dans les eaux territoriales maltaises, à environ 130 kilomètres de l’île. Les immigrés auraient donné l’alerte eux-mêmes grâce à un téléphone satellitaire. C'est en tout cas un avion des forces armées maltaises qui a localisé l'embarcation. Cette dernière naviguait en direction de Lampedusa.
Les migrants se sont retrouvés à la mer quand leur embarcation a coulé en quelques minutes par une mer houleuse. Selon la marine militaire maltaise, le bateau a été déstabilisé quand ses passagers - des Syriens pour la plupart - ont voulu attirer l'attention de l'avion. Ils se sont agités et déplacés tous ensemble du même côté, faisant chavirer l'embarcation.
Plusieurs navires naviguaient à proximité du naufrage et ont pu être dépêchés rapidement sur place pour porter secours aux migrants en danger. Les autorités maltaises et italiennes ont vraiment travaillé ensemble.
Lampedusa, des migrants aux mains de « mafieux racistes »
Malgré les conditions météo difficiles, avec un vent fort, des hélicoptères et un avion sont entrés en action. Ils ont pu envoyer des chaloupes de sauvetage gonflables, mais ils ont aussi repéré de nombreux cadavres flottant à la surface de l’eau. Parmi les rescapés, dix enfants ont déjà été transportés à Lampedusa dans la nuit.
L’Europe se retrouve de nouveau sous le choc. Le drame de vendredi survient seulement huit jours après le tragique naufrage au large de Lampedusa, qui a fait au moins 339 victimes. Mais les tragédies ne semblent pas dissuader le trafic d'êtres humains. Rien n'arrête les organisations criminelles, qui bénéficient de la complicité de la mafia italienne.
De nombreux bateaux arrivent ces temps-ci à gagner Malte et l'Italie avec des migrants, en provenance surtout de Syrie ou de la Corne de l'Afrique. Pour preuve, s'il en fallait encore, le port de Lampedusa vient d'accueillir un bateau de pêche avec, à bord, 150 migrants. Une autre embarcation, qui transportait 100 personnes, a été escortée par la marine militaire italienne.
Après le drame de Lampedusa, un assouplissement des règles d'asile ?
La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Cecilia Malmström, a demandé à la Libye et à la Tunisie de faire cesser « le business indigne des embarcations de fortune ». Cette question de l'immigration sera à l'ordre du jour d'une réunion ministérielle européenne à Luxembourg, mardi prochain.
Face à ce nouveau naufrage, la maire de Lampedusa, Giusi Nicolini, a déclaré : « Cette énième tragédie fait partie de la normalité de la vie de notre île. Je le dis et je le répète, il faut changer les lois, changer les politiques d'asile et d'accueil, pour cesser de faire mourir des innocents ». Elle demande la mise en place immédiate de couloirs humanitaires et a déclaré qu'il n'y aura plus de funérailles d'Etat pour les victimes du naufrage du 3 octobre.
« L'île n'en finit plus de compter les morts et doit se concentrer sur les opérations de secours », justifie-t-elle. Et d'ajouter, la voix étranglée par la douleur : « Il faut que l'Europe se rende compte que l'île de Lampedusa est trop petite, tant pour représenter une frontière que pour supporter le poids de cette tragédie sans fin. » Ce samedi, un navire doit transporter les centaines de cercueils alignés dans le hangar de l'aéroport de Lampedusa vers la terre ferme pour laisser place à de nouveaux cercueils, et de nouveaux deuils.
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