Le 1er décembre 2016, l'élection d'Adama Barrow était pour beaucoup de Gambiens, la fin d'une douloureuse époque marquée par la dictature et le règne sans pitié du "bourreau de Kanilai". Un peu plus de trois ans après, les ambitions politiques de celui qui avait promis de n'effectuer qu'une transition de trois (3) ans, ont pris le dessus sur les intérêts du peuple gambien. Le projet de la nouvelle Constitution qui prévoit la limitation des mandats du chef de l'Etat et un droit de regard du Parlement sur ses nominations, ne semble pas faire l'affaire du camp Barrow. Ce dernier en est venu à s'allier à ses "ennemis" d'hier pour contrer le texte et ses réformes. Au grand détriment des populations gambiennes dont certains ont payé de leur vie pour que Yaya Jammeh quitte le pouvoir.
Entre deux interviews croisées sur un probable coup monté de l'actuel Président pour rester au pouvoir, d'une entente directe entre lui et son prédécesseur, de la possibilité pour la Société civile gambienne de négocier le point de la limitation des mandats et de la prochaine étape à aborder dans le combat pour la restauration de l'Etat de droit en Gambie, Fatou Jagne Senghor et Aisha Dabo (élément sonore), ont analysé pour PressAfrik la situation qui prévaut à Banjul.
Adama Barrow doit finir son mandat de 5 ans dans la dignité et permettre à la Gambie de poursuivre une transition sérieuse sans laquelle, il sera difficile de réconcilier le pays, maintenir la paix et préparer des élections crédibles inclusives et apaisées.
Aisha Dabo, Africtivistes: "Il y a une sorte de collaboration entre Barrow et Jammeh"
La Coordonnatrice de projet à Africtivistes, Aisha Dabo trouve regrettable qu'un texte aussi inclusif que cette nouvelle Constitution soit rejetée simplement pour des calculs politiciens. Selon elle, les intérêts du peuple gambien sont en train de passer au second plan, parce que l'actuel président ne veut pas qu'on touche à ses pouvoirs. Elle soupçonne également une collaboration entre Barrow et Jammeh sur le dos des Gambiens. Ecoutez !
Entre deux interviews croisées sur un probable coup monté de l'actuel Président pour rester au pouvoir, d'une entente directe entre lui et son prédécesseur, de la possibilité pour la Société civile gambienne de négocier le point de la limitation des mandats et de la prochaine étape à aborder dans le combat pour la restauration de l'Etat de droit en Gambie, Fatou Jagne Senghor et Aisha Dabo (élément sonore), ont analysé pour PressAfrik la situation qui prévaut à Banjul.
Fatou Jagne Senghor: "Barrow n'a pas respecté sa promesse et se rapproche des collaborateurs de Jammeh"Le président Barrow était en 2016 pour une transition de 3 ans avec comme mission de travailler avec les parties politiques pour faire les réformes et préparer le cadre pour des élection libres et indépendantes. La rédaction d’une nouvelle Constitution et la mise en place d’une Commission Vérité et Réconciliation constituent les piliers pour le renouveau de la Gambie. Malheureusement, il n’a pas respecté sa promesse et a écarté la plupart des membres de la coalition qui l’on porté au pouvoir et s’est rapproché progressivement des soutiens et collaborateurs de Jammeh
"Il fait du recyclage d'anciens alliés de Jammeh"Je ne sais pas s’il y a entente directe, mais ce qui est sûr est que depuis un moment, il recycle les alliés de Jammeh et nomme les anciens ministres de Jammeh dans des ministères de souveraineté et autres postes clés et ne fait rien de significatif pour soutenir les victimes de violations des droits et montrer de l’empathie. Comme il n'a pas de formation politique sur le terrain pour le soutenir, il ménage les partisans et soutiens de Jammeh pour une éventuelle collaboration pour se présenter à la prochaine Présidentielle en 2021.
"La limitation des mandats n'est pas négociable"Il faut une limitation des mandats, cette Constitution est pour la postérité et ne pas être faite pour mettre au président de rester pour plus de deux mandats.
"Les discussions doivent reprendre"Le travail continue pour que la discussion sur la Constitution puisse reprendre et que les acteurs s’engagent pour un dialogue sincère et d’éviter de vider la Constitution de son sens.
Adama Barrow doit finir son mandat de 5 ans dans la dignité et permettre à la Gambie de poursuivre une transition sérieuse sans laquelle, il sera difficile de réconcilier le pays, maintenir la paix et préparer des élections crédibles inclusives et apaisées.
Aisha Dabo, Africtivistes: "Il y a une sorte de collaboration entre Barrow et Jammeh"
La Coordonnatrice de projet à Africtivistes, Aisha Dabo trouve regrettable qu'un texte aussi inclusif que cette nouvelle Constitution soit rejetée simplement pour des calculs politiciens. Selon elle, les intérêts du peuple gambien sont en train de passer au second plan, parce que l'actuel président ne veut pas qu'on touche à ses pouvoirs. Elle soupçonne également une collaboration entre Barrow et Jammeh sur le dos des Gambiens. Ecoutez !
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