L’ambassadeur du Soudan au Sénégal Abdelghani Elnaim Awad Al Karim a animé ce jeudi 6 novembre 2025, une conférence de presse sur le génocide perpétrée à Al Fasher (capitale de la région du Darfour) par la milice des Forces de Soutien Rapide (FSR) à Dakar.
L’ambassadeur a commencé son allocution en priant pour le repos des âmes des martyrs de la ville d’El Fasher et aussi en souhaitant un prompt rétablissement aux blessés ainsi le retour des prisonniers, des disparus et de toutes les victimes et familles victimes du génocide commis par la milice terroriste des FSR le 26 octobre 2025. Dans cette même lancée, il a aussi salué les forces de l’ordre, le gouvernement et les citoyens soudanais qui ont résisté pour défendre leur ville au prix de leur vie.
Cependant, ii a rappelé les circonstances qui les ont séparés de leurs alliés d’autrefois. « Après les changements survenus au soudan, le gouvernement transitoire a décidé d'intégrer les forces paramilitaires FRS dans l'armée nationale, mais FSR a refusé la proposition. Le 15 avril 2023, La milice terroriste FSR a tenté un coup d'État qui a échoué, le transformant en une guerre contre le peuple soudanais », a-t-il détaillé.
Selon lui, cette milice terroriste est armée et financée par les autorités des Emirates Arabes Unis de Colombie et d’autres pays du Soudan pour combattre aux côtés de la milice et aussi en entraînant aux enfants des tactiques de la guerre. Ces derniers ont perpétré beaucoup de crimes dans toutes les zones où ils se sont installés.
Plus de 200 attaques à El Fasher
« La milice a détruit de grandes parties de la capitale Khartoum, chassé les citoyens de leurs maisons, commis des meurtres, des viols, des pillages et des vols qui ont touché les biens des citoyens et ceux de l'État. Cette milice terroriste a également détruit les institutions sanitaires et éducatives, ils ont également détruit les sources d'eau et d'électricité, les fermes et les usines et n'a même pas épargné le patrimoine culturel, les momies et les archives, ainsi que tout ce qui touche aux droits fondamentaux des citoyens. Comme on le voit donc, les membres de cette milice ont fait recours à la tactique de la terre brûlée », a-t-il dénoncé.
La ville d’EL Fasher a connu 200 attaques de la part des milices terroristes qui l’ont assiégé à plus de 500 jours. Pendant leur siège, ils ont continué à bombarder les citoyens et en leur privant de nourriture et de médicaments. « C’est dans ce contexte que des millions de personnes ont fui le pays en devenant soit des déplacés à l’intérieur du Soudan, soit des réfugiés dans les pays voisins et ailleurs », a dit l'ambassadeur.
Pour mettre fin aux hostilités, le gouvernement du Soudan avait signé un accord avec la milice à Djeddah (Arabie Saoudite) dans le but de mettre fin aux hostilités pour permettre la mise en place des mesures humanitaires afin de rétablir les services de base. Selon l’ambassadeur Al Karim, la milice a rompu cet accord en poursuivant ses attaques contre les citoyens et leurs biens. Le Conseil des Nations Unies avait aussi adopté la résolution n°2736 le 13 juin 2024 pour exiger à la milice de mettre fin à son siège de la ville d’El Fasher mais il ne l’a pas respecté.
“ Les Soudanais n'accepteront jamais un gouvernement qui leur serait imposé de l'extérieur”
D’après M. Abdelghani Elnaim Awad Al Karim, le FSR vise à contrôler non seulement la position géographique stratégique du Soudan mais aussi ses ports, ses aéroports, ses terres agricoles et ses minerais en particulier l’or qui est désormais volé au Soudan avec la complicité de quelques puissances internationales influents qui ont « conclu des accords commerciaux et militaires avec le gouvernement des Emirats Arabes Unis ».
L’ambassadeur du Soudan a envoyé un message clair et ferme aux puissances internationales. « Les Soudanais n'accepteront jamais un gouvernement qui leur serait imposé de l'extérieur et nous ne permettrons pas que nos ressources soient volées. Le gouvernement de l'espoir formé récemment au Soudan est déterminé à instaurer la sécurité, la paix et la prospérité », a-t-il prévenu.
Il a, par ailleurs, dévoilé une feuille de route pour rétablir la paix dans ce pays. Dans ce document, les milices doivent déposer les armes, répondre à l’appel à la paix et cesser de s’en prendre aux civils, et aussi d’après eux, une période de transition qui aboutira à des élections démocratiques et transparentes.
Monsieur Al Karim a conclu son allocution en adressant ses remerciements et sa gratitude au gouvernement sénégalais ainsi que ses citoyens « pour leur position ferme en faveur de la souveraineté, de l’unité, de la sécurité et de la stabilité et la paix au Soudan ».
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