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Grève générale en vue: le front social se réchauffe

En plus de la révolte des imams, notables et résidents de Guédiawaye, le front social est sur le point de se réchauffer gravement avec une grève générale. La Fédération Générale des Travailleurs du Sénégal (FGTS) a déposé un préavis de grève et a invité toutes les 18 centrales syndicales du pays de se joindre à elle. «La population ne peut plus supporter le coût de la vie», a estimé son leader, Sidiya Ndiaye qui s’est en outre interrogé sur l’inertie de ces camarades syndicalistes.



Les leaders lors d'unemarche du Front unitaire et de l'Intersyndicale des centrales
Les leaders lors d'unemarche du Front unitaire et de l'Intersyndicale des centrales
Le climat social s’alourdit de plus en plus au Sénégal. Après la révolte des imams de Guédiawaye, les organisations syndicales ont commencé à se secouer. Elles donnent de la voix et s’apprêtent à descendre sur le terrain, à aller en action. C’est en tout cas ce à quoi la Fédération Générale des Travailleurs du Sénégal (FGTS) a invité les autres centrales syndicales ce mercredi sur les ondes de la radio Sud Fm. Elle a déposé ce mercredi un préavis de grève à la direction du travail et de la protection sociale.

«Les marches et les sit-in ont fait leur temps et n’ont produit aucun résultat. Il est, aujourd’hui, temps que les centrales syndicales arrêtent un plan d’action autour d’une grève générale. Une action qui peut aller au-delà des centrales syndicales, qui va associer toutes les composantes de la population pour que le gouvernement se mette au service des populations», a déclaré le secrétaire général de la FGTS, Sidiya Ndiaye. Il a justifié son appel par le fait que «tout le monde aujourd’hui est à l’agonie. Je crois que les imams de Guédiawaye ont donné l’exemple. Ce qu’ils ont fait mérite d’être soutenu et amplifié pour que nous puissions inverser les rapports de force et que les gens nous prennent au sérieux».

«Dire non à l’agonie des populations»

Le patron de la FGTS, par ailleurs secrétaire général des travailleurs municipaux a estimé que la riposte doit partir des centrales syndicales. «Sur notre plate forme revendicative, nous avons exigé la défense des prix des denrées de première nécessité et des services», a-t-il ajouté. Avant de s’attaquer à ses camarades syndicalistes : «nous ne comprenons pas cette inertie qui s’est accaparée aujourd’hui du monde syndical face à la demande sociale qui est vraiment lancinante, face à ce que nous considérons comme une misère sociale des populations».

Sidiya Ndiaye a, en fait, souligné qu’il est temps que les centrales syndicales se ressaisissent. Et que ensemble, a-t-poursuivi, «nous puissions taire nos querelles intestines, taire nos divergences pour se tourner vers l’essentiel, c'est-à-dire la prise en charge correcte de la défense du pouvoir d’achat des travailleurs, des populations par une riposte proportionnelle à l’agression que nous subissons».

Appel du cœur aux syndicats

Il a, dans la foulée, expliqué que le véritable problème, c’est que personne ne peut plus supporter le coût de la vie au Sénégal. «Nous considérons qu’il y a de l’espace, de la marge pour qu’on revoie le train de vie de l’Etat, les taxes qu’on nous impose. Tout le monde sait aujourd’hui que le pétrole ne coûte même pas plus de 40 dollars sur le marché international. A l’époque on avait invoqué l’inflation du baril du pétrole, maintenant qu’il est à son plus bas niveau, je pense qu’il maintenant grand temps que les autorités se soucient des difficultés des populations», a-t-il argumenté.

S’adressant à ses collègues syndicalistes, le secrétaire général de la FGTS, a soutenu qu’alors que tout le monde est à l’agonie, il est grand temps que chacun prenne ses responsabilités. «Nous, nous ne pouvons pas cautionner cet état de fait, notre conscience ne nous le permet pas. Nous sommes obligés de descendre sur le terrain et nous le ferons avec ceux qui veulent lutter, ceux qui ne veulent pas c’est leur responsabilité devant l’histoire», a-t-il prévenu.

Et de défendre que «aujourd’hui, ce sont les syndicats qui sont interpellés et ils doivent se mettre en première ligne et c’est pour cela que nous avons lancé cet appel à tous nos camarades pour que nous nous serrions les coudes et que nous nous mettions au service des populations, des travailleurs».

Des actions en cours

Après moult questions sur le véritable rôle des syndicats et surtout de leur engagement à côté des travailleurs et des populations, il a lancé ce cri de cœur : «c’est l’avenir du mouvement syndical qui est en jeu aujourd’hui. Les populations ne comprennent pas notre mutisme, notre passivité. Il faut véritablement un sursaut d’orgueil».

Au moment où Sidiya Ndiaye lance cet appel, il a été déjà convenu ce jeudi une conférence de presse entre l’Union Nationale des Consommateurs du Sénégal (UNCS) et l’Union Nationale des Syndicats Autonomes du Sénégal (UNSAS) pour décider de la conduite à tenir face à cette crise aigue. Auparavant, l’UNSAS et la Confédération des Syndicats Autonomes (CSA) s’étaient aussi rencontrées pour étudier les modalités d’une unité d’actions, d’une synergie entre le Front Unitaire et l’Intersyndicale des centrales (deux entités qui regroupent l’essentiel des organisations syndicales du pays) afin de faire face.

Toutes ces initiatives augurent des lendemains survoltés au Sénégal, un front social en surchauffe.


Mercredi 17 Décembre 2008 - 21:55


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