
Sortir de la zone CFA, objectif ambitieux mais doit être accompagné de réformes structurelles. En effet il faut agir sur les structures de l'Economie afin d'augmenter le taux de croissance potentielle des futurs contractants. Pour une zone qui aspire au libre échange, le préalable serait de diversifier les économies. La spécialisation définie par l'éminent économiste David Ricardo est d'autant plus importante qu'elle est nécessaire voire souhaitable dans le sens où elle est le signe d'une intégration réussie. La spécialisation a pour principal avantage de faire coïncider Offre et Demande aussi diversifiées qu'elles soient.
Le principal problème avec les 15 États qui veulent adopter l'ECO est que le Nigéria, fer de lance de la future coalition et plus grande population africaine, a une économie qui dépend en grande partie du pétrole donc du climat des affaires dans le Commerce International, pour le moment favorable mais passablement volatil. En plus de ce constat, un autre fait important est à mettre en relief, toutes les autres économies contractantes sont orientées vers les services et dépendent très largement des produits de base entre autres les matières premières et par conséquent étroitement liées aux contextes de demande internationale. Ce qui ne permet pas une bonne rémunération des producteurs locaux qui à terme sont des price-takers et pour faire simple se retrouvent sans pouvoir de décision sur les termes des échanges.
L'industrialisation est certes une condition nécessaire mais toutefois pas suffisante. Le manque de volonté commune et d'accords des dirigeants, le problème des frontières physiques, celui de l'acheminement des marchandises notamment des moyens de transports toujours primitifs ou quasi inexistants causant un décalage entre Offre et Demande, les contraintes douanières, la peur de la domination du Nigéria et de la rupture des relations avec l'ancien pouvoir colonial sont entre autres quelques freins à l'intégration économique et à l'entrée en vigueur de la monnaie unique en Afrique de l'Ouest.
Sachant que toute décision profonde mérite une certaine hauteur, ceci mène à l'évidente et inévitable question : Sommes nous vraiment prêts ?
Signé Abdoul Aziz dit Mounir BERRADA, étudiant sénégalais en Sciences Economiques à Paris 1 Panthéon Sorbonne.
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