« J'ai mon atelier, je suis ma propre patronne, je fais très bien la couture. A mon arrivée au Nigeria, j'ai appris ce métier, donc je suis très heureuse maintenant. Et je ne vois plus personne qui viendrait me baratiner pour me convaincre d'aller en Europe ou ailleurs. »
Nerveusement, Sonia tourne et retourne un bout de tissu vert. Un passeur devait l'emmener en Libye. Son parcours s'est arrêté sur les trottoirs de Lomé, au Togo. Sonia était prise dans les mailles d'un réseau de prostitution voulant la faire travailler en Europe.
« Si vous êtes Nigeria et que vous êtes déterminée, vous pouvez gagner l'argent que les gens gagnent là-bas, et même ici avec le respect. En Europe certaines de mes compatriotes se prostituent pour gagner de l'argent. Mais moi j'utilise mon savoir-faire pour obtenir ce que je veux, pas mon corps. Je ne veux pas m'étendre sur ce sujet, mais je sais ce que certaines filles nigérianes vivent en Europe. Je n'aime pas en parler... »
Sonia vient de se marier. Alors ce passé encombrant, elle veut l'oublier. La jeune femme multiplie les formations. Dernièrement, elle a appris les bases pour gérer un élevage de bétail ou de poisson.
« Cela fait partie de la vie. Je ne le prends pas comme un échec. Si je le prenais comme un échec, je serais en train de regretter maintenant. En y allant et en revenant en vie, au moins j'ai appris beaucoup de choses. Alors, j'ai décidé de faire quelque chose de ma vie, pas seulement de voyager. »
Comme une trentaine de jeunes femmes au parcours identique, Sonia attend un terrain de plusieurs hectares. Une promesse faite par l'État d'Edo pour aider ses ex-migrantes à s'enraciner au Nigeria.
Une aide indispensable
Lui-même ancien migrant revenant de Libye, Solomon Okoduwa est chargé de piloter cette politique au nom du gouverneur. Il tire la sonnette d'alarme, car si des mesures d'urgence ne sont pas prises, il estime que les femmes et les hommes qui décident de revenir volontairement de Libye risquent de replonger et de devenir pour certains de passeurs ou trafiquants d'êtres humains.
« L'argent que vous auriez pu utiliser pour créer une entreprise et qui aurait entretenu une famille, vous l'avez pris, vous avez voyagé et vous êtes revenu sans rien comme un enfant prodigue. Qui va vous accueillir ? Même si l'on vous reçoit, ce sera juste une journée. Pas plus. Votre entourage est content de vous voir en vie, mais qu'avez-vous rapporté ? Rien. On va vous donner un repas avec du poisson aujourd'hui, mais demain terminé le poisson, car plus d'argent pour en acheter. Vous penserez alors à vous sortir de cette impasse à tout prix : vous lancer dans le vol ou dans le kidnapping. »
« Ces migrants de retour, ils ont connu le fouet. Ils ont reçu des coups, les coups dont nous les avons délivrés, souligne Solomon Okoduwa, qui énumère les horreurs traversées dans l'enfer libyen. Ces gens ont goûté à la farine, à la cuisine libyenne. Ils ont senti l'effet que ça fait d'être sous le joug d'une autre personne. Ils ont également goûté à l'humiliation et au passage à tabac en Libye et ils sont de retour. Aujourd'hui ces gens sont devenus des trafiquants en puissance. Et nous avons plein de gens dans cette situation aujourd'hui. »
Solomon Okoduwa insiste sur la nécessité de leur venir en aide, car selon lui, le danger d’entretenir un cercle vicieux est bien réel. « Maintenant, sans mesure majeure pour les aider, que croyez-vous qu’ils deviendront ? Ils prendront le chemin de la facilité, vendre d'autres humains ou ils se reconvertiront dans d'autres crimes, comme la cybercriminalité ou encore bien d'autres vices. »
Nerveusement, Sonia tourne et retourne un bout de tissu vert. Un passeur devait l'emmener en Libye. Son parcours s'est arrêté sur les trottoirs de Lomé, au Togo. Sonia était prise dans les mailles d'un réseau de prostitution voulant la faire travailler en Europe.
« Si vous êtes Nigeria et que vous êtes déterminée, vous pouvez gagner l'argent que les gens gagnent là-bas, et même ici avec le respect. En Europe certaines de mes compatriotes se prostituent pour gagner de l'argent. Mais moi j'utilise mon savoir-faire pour obtenir ce que je veux, pas mon corps. Je ne veux pas m'étendre sur ce sujet, mais je sais ce que certaines filles nigérianes vivent en Europe. Je n'aime pas en parler... »
Sonia vient de se marier. Alors ce passé encombrant, elle veut l'oublier. La jeune femme multiplie les formations. Dernièrement, elle a appris les bases pour gérer un élevage de bétail ou de poisson.
« Cela fait partie de la vie. Je ne le prends pas comme un échec. Si je le prenais comme un échec, je serais en train de regretter maintenant. En y allant et en revenant en vie, au moins j'ai appris beaucoup de choses. Alors, j'ai décidé de faire quelque chose de ma vie, pas seulement de voyager. »
Comme une trentaine de jeunes femmes au parcours identique, Sonia attend un terrain de plusieurs hectares. Une promesse faite par l'État d'Edo pour aider ses ex-migrantes à s'enraciner au Nigeria.
Une aide indispensable
Lui-même ancien migrant revenant de Libye, Solomon Okoduwa est chargé de piloter cette politique au nom du gouverneur. Il tire la sonnette d'alarme, car si des mesures d'urgence ne sont pas prises, il estime que les femmes et les hommes qui décident de revenir volontairement de Libye risquent de replonger et de devenir pour certains de passeurs ou trafiquants d'êtres humains.
« L'argent que vous auriez pu utiliser pour créer une entreprise et qui aurait entretenu une famille, vous l'avez pris, vous avez voyagé et vous êtes revenu sans rien comme un enfant prodigue. Qui va vous accueillir ? Même si l'on vous reçoit, ce sera juste une journée. Pas plus. Votre entourage est content de vous voir en vie, mais qu'avez-vous rapporté ? Rien. On va vous donner un repas avec du poisson aujourd'hui, mais demain terminé le poisson, car plus d'argent pour en acheter. Vous penserez alors à vous sortir de cette impasse à tout prix : vous lancer dans le vol ou dans le kidnapping. »
« Ces migrants de retour, ils ont connu le fouet. Ils ont reçu des coups, les coups dont nous les avons délivrés, souligne Solomon Okoduwa, qui énumère les horreurs traversées dans l'enfer libyen. Ces gens ont goûté à la farine, à la cuisine libyenne. Ils ont senti l'effet que ça fait d'être sous le joug d'une autre personne. Ils ont également goûté à l'humiliation et au passage à tabac en Libye et ils sont de retour. Aujourd'hui ces gens sont devenus des trafiquants en puissance. Et nous avons plein de gens dans cette situation aujourd'hui. »
Solomon Okoduwa insiste sur la nécessité de leur venir en aide, car selon lui, le danger d’entretenir un cercle vicieux est bien réel. « Maintenant, sans mesure majeure pour les aider, que croyez-vous qu’ils deviendront ? Ils prendront le chemin de la facilité, vendre d'autres humains ou ils se reconvertiront dans d'autres crimes, comme la cybercriminalité ou encore bien d'autres vices. »
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