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Le président malgache limoge le maire d'Antananarivo

L'imbroglio politique s'accentue à Madagascar où le président Marc Ravalomanana a limogé le jeune et bouillant maire de la capitale qui a menacé d'installer un gouvernement bis d'ici le week-end en cas de refus du chef de l'Etat de démissionner.



La Grand Ile, réputée pour son instabilité politique, est entrée dans sa deuxième semaine de manifestations de rue pilotées par Andry Rajaoelina, le maire d'Antananarivo, qui exige le départ du chef de l'Etat accusé de s'être mué en "dictateur".

Le week-end dernier, l'homme surnommé "TGV" pour son caractère impétueux s'était déjà proclamé "en charge" du pays au terme d'une semaine d'émeutes, d'incendies criminels et de pillages. On a dénombré de nombreuses victimes - 76 morts selon les forces de l'ordre, une centaine d'après l'ambassadeur des Etats-Unis.

Le chef de l'Etat, un ancien homme d'affaires âgé de 59 ans, avait alors répondu qu'il était toujours aux commandes et invité son jeune adversaire (34 ans) à conserver son sang-froid.

L'initiative d'Andry Rajaoelina avait été fermement condamnée par l'Union africaine réunie au sommet à Addis-Abeba.

Mardi, l'opposant a toutefois récidivé en donnant quatre jours au président pour satisfaire ses revendications.

"Nous attendrons jusqu'à samedi", a-t-il lancé lors d'un rassemblement d'environ 2.000 de ses partisans vêtus en orange. "En l'absence d'une réponse ou d'une solution pacifique de la part du chef de l'Etat, nous mettrons alors en place un gouvernement de transition", a-t-il menacé.

LIGNE ROUGE?

Pour appuyer sa démarche, le maire a écrit à la Haute Cour constitutionnelle et aux deux chambres du Parlement pour les inviter à démettre Marc Ravalomanana de ses pouvoirs.

Ce dernier a réagi en limogeant "TGV" de son poste de maire, qu'il a confié à Guy Rivo Randrianarisoa.

"Cette mesure est légale dans la mesure où le pouvoir pense que le maire ne remplit pas ses fonctions", observe un spécialiste de droit constitutionnel, Jean-Eric Rakotoarisoa, qui ajoute : "Toutefois, la décision pourrait se révéler très délicate à appliquer car elle risque de se heurter à l'hostilité des partisans du maire à Tana".

Pour des analystes, "TGV" a su tirer parti de la grande frustration de la population face à un pouvoir incapable d'enrayer la paupérisation d'une partie des Malgaches.

Mais l'opposant a peut-être franchi la ligne rouge en défiant l'autorité du président élu et en s'autoproclamant nouveau patron du pays.

La police a, par ailleurs, appréhendé six personnes soupçonnées d'orchestrer le mouvement de contestation, alors qu'elles s'apprêtaient à participer lundi à un rassemblement à Toamasina (ex-Tamatave), la grande cité portuaire de la côte est.

"Elles sont accusées d'avoir voulu organiser un rassemblement public sans autorisation", a expliqué le chef de la police provinciale, Pascal Andriambahoaka.

Le mouvement de contestation risque de porter tort au tourisme, qui est un secteur pourvoyeur de précieuses devises, et surtout d'effrayer les investisseurs étrangers.

L'Ile rouge, jadis réputée pour sa vanille et ses clous de girofle, attire de nombreuses compagnies minières occidentales, comme Rio Tinto et Sherritt International, en raison de ses richesses en nickel, bauxite, cobalt et ilménite, un oxyde naturel de fer et de titane.

Source : Reuters

Reuters

Mardi 3 Février 2009 - 15:01


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