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Libye: Abdallah al-Senoussi, spécialiste de la traque des «chiens errants»

En Libye, le nom de Abdallah al-Senoussi est synonyme de «terreur». L'ancien chef des services secrets libyens, qui a soutenu Mouammar Kadhafi jusqu'au bout, a été l'opérateur des basses œuvres de l'ancien Guide suprême.



Libye: Abdallah al-Senoussi, spécialiste de la traque des «chiens errants»
Sous la barbe poivre et sel, on devine un sourire sur le visage d'Abdallah al-Senoussi. Il descend paisiblement de l'hélicoptère qui l'amène au siège de la primature, comme si tous les crimes qu'on lui prête depuis trente ans n'étaient pas les siens.

Très tôt, Abdallah al-Senoussi s'est pourtant distingué à la tête des renseignements extérieurs en prenant en chasse ceux que son beau-frère Mouammar Kadhafi appelait les «chiens errants». Autrement dit, les opposants en exil.

Arrestations massives

En 1989, c'est un avion rempli de civils, 170 passagers et membres d'équipage (dont 54 Français), qui se crashe dans le désert nigérien. Par contumace, la justice hexagonale juge Abdallah al-Senoussi coupable et prononce la réclusion à perpétuité.

Pour les Libyens, cet homme est le bâton qui permet à Kadhafi de frapper. Dans les années 90, les islamistes en font les frais avec des campagnes d'arrestations massives.

1 200 fusillés

Dans la prison d'Abou Salim à Tripoli, pour protester contre leurs conditions de détention indignes, les islamistes se mutinent. Abdallah al-Senoussi fait mine de vouloir négocier, puis les fait fusiller : 1 200 morts. C'est le souvenir de ce massacre qui inspira les premières manifestations de Benghazi en février 2011, manifestations elles aussi réprimées par le colonel Senoussi.


Libye: Abdallah al-Senoussi, spécialiste de la traque des «chiens errants»
S'il est bien jugé en Libye et non à La Haye comme la Cour pénale internationale le réclame, M. Senoussi encourt la peine de mort, comme le fils du Guide Seif al-Islam Kadhafi, l'autre grand prisonnier en attente de son procès.

Satisfaction en Libye

Saad al-Chelmani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, se félicite de cette extradition et remercie la Mauritanie d'avoir accédé à la demande libyenne.

Saad El Chelmani: «Nous sommes très heureux de voir que M. Senoussi est finalement sur le sol libyen»

Notre gouvernement a cherché depuis un moment à obtenir son extradition. Depuis le 17 mars et son arrestation en Mauritanie, nous avons fait des démarches avec des personnalités de très haut niveau et le plus important est qu'aujourd'hui la Mauritanie ait répondu positivement à notre demande. M. Senoussi va maintenant pouvoir répondre en Libye des crimes qu'il a commis... Je pense que la Mauritanie doit être remerciée et notre relation va aller de l'avant...

La CPI et la France s'intéressent de près à l'avenir judiciaire de M. Senoussi

La CPI, qui a émis 27 juin 2011 un mandat d'arrêt à l'encontre d'Abdallah al-Senoussi, l'accuse d'avoir commis «des meurtres et des persécutions de civils constitutifs de crimes contre l'humanité» dès le début, mi-février 2011, de la révolte contre le régime du colonel Kadhafi.

Sonia Robla: «Nous n'avons pas de confirmation officielle de cette extradition»: Porte-parole de la Cour pénale internationale

... Il y a une procédure judiciaire toujours en cours. Le mandat d'arrêt est toujours valide. Et l'état libyen a l'obligation de coopérer avec la CPI. Il a récemment mis en cause la validité de notre démarche et les juges vont statuer pour savoir si le gouvernement libyen a la volonté et les moyens de juger équitablement M. el-Senoussi...

La France avait elle délivré à l'encontre d'Abdallah al-Senoussi un mandat d'arrêt international à la suite de sa condamnation par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité dans l'affaire de l'attentat du 19 septembre 1989 contre le vol UTA 772 qui avait coûté la vie à 170 personnes, dont 54 Français.

Guillaume Denoix de Saint Marc, Président de l'association des familles de victimes de l'attentat du DC10 d'UTA

"Idéalement, il faudrait qu'il y ait plusieurs procès : un procès spécifique DC10, comme il y aurait un procès pour la prison et pour les crimes contre l'humanité lors de la révolution libyenne. Il faudrait qu'il y ait trois procès en fait".
Source: RFI


Jeudi 6 Septembre 2012 - 13:41


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