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Madagascar: de nouvelles tensions entre pouvoir et opposition



« Une ambiance explosive » selon la Gazette de la Grande Île alors que des milliers de Malgaches se sont rassemblés hier comme samedi dernier sur la symbolique Place du 13 mai.

Car les violences du week-end « seront lourdes de conséquences » selon le journal qui se penche notamment sur « les répercussions judiciaires », et lance un avertissement au pouvoir : « le régime risque de jeter de l’huile sur le feu s’il ordonne au Parquet de privilégier les plaintes contre les manifestants et négliger celles des familles de défunts. »

Pire encore, « l’émotion et l’effervescence pourraient s’accroître si d’autres violences policières avaient lieu. »

Car l’opposition n’a que très peu goûté le discours du chef de l’Etat Hery Rajaonarimampianina dimanche soir. « Le président parle de coup d’Etat » s’indigne ainsi La Tribune de Madagascar, rappelant que l’une des revendications des opposants est désormais « la démission du président. » D’où la présence de nombreux députés et civils hier place du 13 mai, même si certains ont plaidé pour l’apaisement : « Nous n’allons pas faire un coup d’Etat » explique un député, cité par l’Express, « la Constitution prévoit une procédure à cette voie   la démission   que nous députés réclamons. »

La Tribune rebondit en estimant que « les députés devraient concrétiser la motion de censure à l’encontre du gouvernement, suivant les voies légales et non plus entraîner la population dans la rue. »

Mais selon la Gazette, « le régime aux abois va vraisemblablement s’accrocher au pouvoir comme un naufragé à sa bouée » et ce, craint le quotidien, « jusqu’à un baroud d’honneur sanglant et regrettable (…), car le point de non-retour » est déjà atteint.

La situation à Madagascar qui fait réagir également sur le continent

En particulier au Burkina Faso, où Le Pays se demande si « le président malgache saura éviter le piège de l’opposition », car celle-ci, explique le quotidien, semble montrer « le signe d’une détermination inébranlable à ne pas faire de quartier au pouvoir », qui lui fait le choix de la fermeté.

« Une attitude potentiellement dangereuse pour la paix sociale », poursuit Le Pays, alors qu’Aujourd’hui au Faso note « l’avertissement sans frais de l’armée » au pouvoir et à l’opposition, après la décision des chefs militaires de retirer leurs troupes de la place du 13 Mai. « Un avertissement » donc, « à tous les partisans de raccourcis pour accéder au pouvoir et tous ceux qui pensent se servir des militaires pour tirer les marrons du feu. » Charge à la classe politique malgache « de se montrer capable de ce sursaut d’orgueil et de patriotisme qui mettrait l’intérêt de la Nation au-dessus des intérêts partisans », conclut Le Pays.

Autre sujet très largement abordé dans les quotidiens africains ce matin, la décision de la Cour Pénale Internationale de refuser pour la 13e fois la libération conditionnelle de Laurent Gbagbo…

Les avocats de l’ancien président ivoirien réclamaient cette libération pour raisons de santé, Laurent Gbagbo étant malade depuis de longs mois. Demande rejetée, car les soins reçus par l’ex-chef de l’Etat sont suffisants, rapporte l’Intelligent d’Abidjan.

Mais « ses partisans crient au complot », selon la Nouvelle Tribune du Bénin, citant d’anciens cadres du FPI, le parti de l’ancien président, pour qui cette décision « est la suite logique du coup d’Etat français qui a permis à Ouattara de prendre le pouvoir. » Le journal rappelle également les errements de l’enquête menée par la CPI. Et si Laurent Gbagbo est resté silencieux, son ancien ministre de la jeunesse Charles Blé Goudé, lui aussi enfermé à la Haye, a fait parvenir un texte au site L’Infodrome, estimant que les Ivoiriens « veulent du changement » et que « même en prison son esprit se sent libre. » L’Observateur Paalga se demande de son côté « si Gbagbo et ses partisans ne vont pas se résoudre à cesser de faire une telle demande, invariablement sanctionnée par la même réponse négative. » A moins, conclut le quotidien burkinabè, « qu’ils ne le fassent en tout connaissance de cause, juste pour enquiquiner le procureur Fatou Bensouda et son monde. »

Quoi qu’il en soit, Laurent Gbagbo peut encore compter sur des soutiens en Afrique, à l’image du tournoi de football, organisé ce week-end au Bénin. L’occasion pour les jeunes participants de dénoncer « le transfert de Gbagbo à la CPI comme un complot des Occidentaux contre l’Afrique », relève le site béninois Banoutou.info. Le tournoi, baptisé « Laurent Gbagbo, digne fils de l’Afrique » s’est achevé sur la victoire de l’équipe ivoirienne.

Rfi.fr

Mardi 24 Avril 2018 - 10:56


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