Le quotidien La Repubblica dénonce ainsi "une gifle de Paris à Rome". Dans son éditorial, le journal de centre gauche analyse les enjeux politiques de cet incident diplomatique sous le titre "Les deux populismes".
"SPECTACLE PAS TRÈS GLORIEUX"
"Depuis plusieurs semaines, deux populismes s'affrontent en Europe offrant un spectacle pas très glorieux. Je dirais même misérable", écrit, dans La Repubblica, Bernardo Valli, ancien correspondant à Paris, spécialiste des relations entre la France et l'Italie. Selon lui, les événements du week-end à Vintimille "confinent au grotesque".
Son analyse politique débouche sur ce constat : "Une même vague croissante de populisme rapproche l'Italie et la France, mais renforce dans le même temps leur opposition." A Rome, la décision de délivrer des laissez-passer n'est "pas justifiée par des motifs humanitaires", rappelle le journaliste, mais procède "d'une ruse fourbe pour se débarrasser des immigrés".
Selon lui, les motivations politiques sont donc similaires des deux côtés de la frontière. "A Rome, le gouvernement dépend d'un parti xénophobe, indispensable pour la majorité parlementaire", la Ligue du Nord, "dont un dirigeant [Roberto Maroni] est même ministre de l'intérieur". "A Paris, à un an de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy affronte les plus mauvais sondages (...) et cherche à récupérer les voix de l'extrême droite en insistant, dans les limites imposées par son poste, sur l'aversion à l'égard des immigrés."
En conclusion, Bernardo Valli fustige "ces deux stratégies qui offrent, autant l'une que l'autre, une image de l'Europe tout sauf noble", et rappelle de nouveau "le drame humain qui se joue derrière le litige".
UN GOÛT AMER
Le principal quotidien italien, Corriere della Sera, se contente de relater les événements du week-end et prend note de l'avis de la Commission européenne qui ne conteste pas la décision française. Mais la rancœur reste bien présente et le journal rappelle que si "le conflit est résolu, du moins d'un point de vue pratique", pour le reste, c'est bien la "colère" qui domine dans ce "nouveau duel entre Rome et Paris sur les immigrés".
Le quotidien La Stampa, principalement lu dans le nord de l'Italie, consacre un reportage au sujet. Le journaliste se concentre sur le sort des touristes qui se sont trouvés bloqués dans la gare, sans information. "Une autre vision de Schengen", conclut Massimo Numa. Le journaliste fustige la France qui "joue des muscles" et "refuse de voir le problème en face".
Pour le très conservateur quotidien Il Tempo, la reprise du trafic ferroviaire ne met pas fin à "la crise diplomatique". "L'affaire est close, même si elle laisse un goût amer : elle a mis en évidence la mauvaise attitude des Français dans la coopération avec l'Italie sur le dossier de l'immigration." Un handicap diplomatique pour la France, qui reste très dépendante de son voisin transalpin au sujet de l'immigration. Le 8 avril, le ministre de l'intérieur français, Claude Guéant, avait déjà rendu visite à son homologue italien à Milan pour tenter de détendre les relations entre les deux pays.
"SPECTACLE PAS TRÈS GLORIEUX"
"Depuis plusieurs semaines, deux populismes s'affrontent en Europe offrant un spectacle pas très glorieux. Je dirais même misérable", écrit, dans La Repubblica, Bernardo Valli, ancien correspondant à Paris, spécialiste des relations entre la France et l'Italie. Selon lui, les événements du week-end à Vintimille "confinent au grotesque".
Son analyse politique débouche sur ce constat : "Une même vague croissante de populisme rapproche l'Italie et la France, mais renforce dans le même temps leur opposition." A Rome, la décision de délivrer des laissez-passer n'est "pas justifiée par des motifs humanitaires", rappelle le journaliste, mais procède "d'une ruse fourbe pour se débarrasser des immigrés".
Selon lui, les motivations politiques sont donc similaires des deux côtés de la frontière. "A Rome, le gouvernement dépend d'un parti xénophobe, indispensable pour la majorité parlementaire", la Ligue du Nord, "dont un dirigeant [Roberto Maroni] est même ministre de l'intérieur". "A Paris, à un an de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy affronte les plus mauvais sondages (...) et cherche à récupérer les voix de l'extrême droite en insistant, dans les limites imposées par son poste, sur l'aversion à l'égard des immigrés."
En conclusion, Bernardo Valli fustige "ces deux stratégies qui offrent, autant l'une que l'autre, une image de l'Europe tout sauf noble", et rappelle de nouveau "le drame humain qui se joue derrière le litige".
UN GOÛT AMER
Le principal quotidien italien, Corriere della Sera, se contente de relater les événements du week-end et prend note de l'avis de la Commission européenne qui ne conteste pas la décision française. Mais la rancœur reste bien présente et le journal rappelle que si "le conflit est résolu, du moins d'un point de vue pratique", pour le reste, c'est bien la "colère" qui domine dans ce "nouveau duel entre Rome et Paris sur les immigrés".
Le quotidien La Stampa, principalement lu dans le nord de l'Italie, consacre un reportage au sujet. Le journaliste se concentre sur le sort des touristes qui se sont trouvés bloqués dans la gare, sans information. "Une autre vision de Schengen", conclut Massimo Numa. Le journaliste fustige la France qui "joue des muscles" et "refuse de voir le problème en face".
Pour le très conservateur quotidien Il Tempo, la reprise du trafic ferroviaire ne met pas fin à "la crise diplomatique". "L'affaire est close, même si elle laisse un goût amer : elle a mis en évidence la mauvaise attitude des Français dans la coopération avec l'Italie sur le dossier de l'immigration." Un handicap diplomatique pour la France, qui reste très dépendante de son voisin transalpin au sujet de l'immigration. Le 8 avril, le ministre de l'intérieur français, Claude Guéant, avait déjà rendu visite à son homologue italien à Milan pour tenter de détendre les relations entre les deux pays.
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