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Nos hôpitaux sont-ils des espaces de non-droit ?



Qu’est ce qui donne le droit à un directeur d’hôpital d’interdire à des
professionnels de la Presse d’entrer dans une structure de soins
pour s’enquérir des conditions dans lesquelles, les soins sont
administrés aux citoyens de notre pays ? Lorsqu’il est question de
mise en œuvre de politiques publiques, surtout en matière de santé
et d’action sociale – où il s’agit d’enjeux de vie ou de mort -, la
transparence doit être de rigueur !
Pourquoi, au moment où notre pays regorge de centaines de
syndicats (et plus encore de partis politiques), toute réunion
ordinaire du syndicat démocratique des travailleurs de la Santé
(SDT/3S) doit-elle se transformer en confrontation, dans laquelle la
Police d’Etat n’hésite pas à s’ingérer ? Au nom de quoi, la gestion
d’un directeur d’hôpital et de tout autre fonctionnaire ne devrait-elle
pas être évaluée par la Presse, les usagers et les professionnels de
la Santé, alors que le Chef de l’État et son gouvernement
subissent, chaque jour, stoïquement les critiques acerbes de
l’Opposition ? Qu’est ce qui autorise le manager d’une structure de
soins, fut-elle de niveau 3 ou 4, à décréter un "état d’urgence
hospitalier" par la suspension des libertés d’information et de
réunion ?
Dans le même ordre d’idées, n’est-il pas temps de réformer ces
Conseils d’Administration, qui brillent par leur complaisance face
aux multiples entorses au Code des marchés publics et leur
bienveillance devant la pléthore de recrutements népotistes et/ou
politiciens, toutes pratiques qui nuisent à l’équilibre financier de
structures hospitalières lourdement endettées.
Tous ces faits ne sont pas une nouveauté.
En effet, le 05 août 2014, le Groupe de Réflexion et de Résistance
pour la Sauvegarde du SUTSAS avait adressé une lettre ouverte de
protestation au Président de la République pour dénoncer la
répression féroce, qui s’était abattue sur les camarades Cheikh
Seck et Guy Marius Sagna, dont le seul tort avait été de dénoncer
les pratiques maffieuses en cours dans les hôpitaux, où ils
servaient. Trois ans plus tard, les mêmes réalités demeurent,
même si les décideurs locaux (directeurs) ou nationaux (ministre)
ont changé. Ce qui n’a pas changé, c’est la détermination de ces

militants syndicaux à venir à bout de la mal-gouvernance
hospitalière.
Pas étonnant dès lors, que le nouveau ministre, qui donne
l’impression d’avoir du mal à trouver ses marques et s’échine à
démêler l’écheveau de casse-têtes, dont il a hérité (radiothérapie,
dettes de la CMU, salaires contractuels, organigramme du
MSAS…), semble y perdre son latin. En tout cas, il doit faire face à
la fronde de vieux syndicalistes chevronnés et au mécontentement
de jeunes médecins. C’est bien la preuve que ce sont les mêmes
recettes inopérantes de l’Émergence verbeuse et prolixe, qui sont à
l’œuvre depuis bientôt six ans !
Ironie du sort, c’est au moment où des syndicalistes et des
professionnels de la Presse étaient stigmatisés et brimés par un
potentat hospitalier, qu’un panel sur l’hôpital public se tenait à
l’initiative de la Coalition Nationale pour la Santé et l’Action sociale
(COSAS).
Ce n’est qu’ensemble que les diverses parties prenantes
impliquées dans la mise en œuvre de la politique nationale en
général, de la politique hospitalière, en particulier, pourront trouver
des solutions aux maux, qui gangrènent l’hôpital public. Il s’agira de
travailler de concert avec les associations de consommateurs, les
syndicats, les travailleurs sociaux, les diplômés de sciences
sociales, les acteurs communautaires et toutes les personnes-
ressources pour favoriser l’émergence d’espaces de dialogue et de
concertation sur le système sanitaire national.

NIOXOR TINE


Jeudi 8 Février 2018 - 15:50


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