La foule du quartier Fatima est en colère contre la terre entière. Les Burundais de la Misca, les Français de Sangaris, les musulmans, la présidente de transition. Cette nuit vers 23h30, alors qu’une famille était réunie pour une veillée funèbre, des hommes armés ont jeté deux grenades dans la cour et tiré à la kalachnikov pendant quelques minutes avant de fuir.
Ce vendredi matin, le quartier était rassemblé dans la concession. Devant une foule en colère le chef du quartier tente de raconter ce qui s’est passé : « Il y a six morts qu’on a comptés ce matin. Les autres, il y a eu des blessés qui ont succombé à l’hôpital. Donc on a dénombré au total 11 morts, au moins 11 morts ».
« Nous on est des Centrafricains. Ce que pour l’instant les musulmans font de notre pays, on a assez. On a mal, avec ça », crie un homme dans la foule.
Epilogue d’une semaine de violence
A la morgue de l’hôpital communautaire, des familles en pleurs sont venues déposer des corps. Cette femme en larmes a perdu ses proches : « J’ai perdu ma petite sœur et ses deux filles. Elle était en plus enceinte. Elle a aussi perdu son enfant qui était dans son ventre ».
Beaucoup, rendent Catherine Samba-Panza, la présidente de transition, responsable de cette insécurité : « La présidente, madame Samba-Panza, elle ne peut pas venir voir ça ? On souffre beaucoup. On tue les Centrafricains ».
Le drame du quartier Fatima est l’ultime épisode d’une semaine marquée par un regain de violence dans la capitale.
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