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RDC: Le «contrat du siècle» sino-congolais dénoncé par l'ONG «Le Congo n'est pas à vendre»

Le « contrat du siècle » négocié entre la RDC et un consortium d’entreprises chinoises, n’est toujours pas à l’avantage de l’État congolais. Conclu en 2008 sous Joseph Kabila, il a été renégocié l’an dernier. Le gain devait être de près de 4 milliards de dollars supplémentaires. Mais la société civile estime que cette renégociation bénéficie davantage à la partie chinoise qu’à l’État congolais qui aurait enregistré 132 millions USD de manque à gagner. Les autorités congolaises se sont-elles faites avoir une nouvelle fois ? La coalition de la société civile «Le Congo n'est pas à vendre», qui regroupe des ONGs anti-corruption, appelle à reprendre les négociations pour un rééquilibrage des gains.



Négocié en 2008 sous la présidence de Joseph Kabila, le contrat entre la RDC et des entreprises chinoises qui consacre l’accès aux mines de cuivre et cobalt moyennant la construction d'infrastructures, appelé « contrat du siècle », a été renégocié l'an dernier.
 
Selon ce deal vanté par le gouvernement de la RDC, l’État doit percevoir 324 millions USD chaque année en termes d’infrastructures routières et cela pendant près de vingt ans. Mais ces décaissements sont incertains, car il y a une condition : il faut que le prix de la tonne du cuivre soit au minimum de 8000 USD. Sinon « l’État recevra moins, voire rien du tout », selon la coalition de la société civile « Le Congo n'est pas à vendre ».
 
Autre problème souligné par l'ONG : si le prix du cuivre passe à 12 000 USD la tonne, la partie congolaise percevra toujours la même somme, c’est-à-dire 324 millions USD. Pour que l’État en tire quelque 30 % supplémentaires, il faudrait que la tonne de cuivre dépasse 12 000 USD, ce qui ne s'est jamais produit. La coalition évalue à 132 millions USD le manque à gagner pour la seule année 2024.
 
Le contrat n’offre aucune garantie, selon Baby Matabishi, coordonnateur au Centre Carter-RDC et membre de l'association Le Congo n’est pas à vendre, interrogé par notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa. « Tout est fonction du prix du cuivre. Il y a cette volatilité et cette incertitude du prix qui ne garantit pas forcément que les 324 millions USD constituent un acquis. »
 
Et quelle que soit la production, le montant est le même. Une aberration flagrante, selon les auteurs de la note. « Comment comprendre qu’une entreprise qui produit 100 000 tonnes de cuivre paie 324 millions USD et que le jour où elle en produit 200 000 tonnes ou 400 000 tonnes, elle paie le même montant ? »
 
Le rapport dénonce aussi le maintien des exonérations fiscales pour au moins 100 millions USD. Mais les autorités affirment toujours pouvoir compenser par un volume important d’infrastructures.

RFI

Jeudi 6 Mars 2025 - 09:38


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